Portugal Colonial - Terrasses, arrêts de bus: les Etats européens pour l'extension des espaces sans tabac

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Terrasses, arrêts de bus: les Etats européens pour l'extension des espaces sans tabac

Terrasses, arrêts de bus: les Etats européens pour l'extension des espaces sans tabac

Terrasses de cafés, arrêts de bus, abords des écoles... Les Etats européens se sont prononcés mardi en faveur de l'extension des zones sans tabac et pour y prohiber les cigarettes électroniques.

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Cette recommandation n'a pas de valeur contraignante - la lutte contre le tabac relève de la compétence de chaque Etat - mais ce vote donne une indication des politiques que pourraient mener les 27 à l'avenir.

C'est la Commission européenne qui a mis sur la table cette proposition pour aller plus loin dans les interdictions, alors que 24% des Européens sont fumeurs.

Le texte a reçu un très large soutien au sein des Etats membres, avec pour seules abstentions l'Allemagne et la Grèce.

L'Allemagne a expliqué que le sujet relève des compétences de ses régions (Länder), dont certaines sont hostiles à l'interdiction de fumer aux terrasses des cafés et des restaurants. Le ministre grec Adonis Georgiadis a mis en garde contre des règles trop strictes dans les espaces extérieurs et a demandé davantage de données scientifiques sur l'impact de produits comme les cigarettes électroniques.

Les débats ont souvent porté sur ce dernier point. Certains ministres ont défendu les cigarettes électroniques sans nicotine, quand d'autres ont dénoncé une incitation à fumer pour les jeunes.

La recommandation européenne conseille d'étendre les zones sans tabac aux espaces extérieurs autour des hôpitaux et des bâtiments scolaires, aux arrêts de transports en commun, aux aires de jeux et parcs d'attraction ou aux terrasses des cafés et des restaurants.

Devraient y être également prohibés les "produits émergents comme le tabac chauffé ou les cigarettes électroniques, qui touchent de plus en plus de très jeunes utilisateurs", insiste la Commission.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a récemment souligné les effets négatifs de l'exposition aux émissions secondaires de ces produits émergents, notamment d'importants problèmes respiratoires et cardiovasculaires, souligne la Commission européenne.

La ministre française Geneviève Darrieussecq a pleinement soutenu la recommandation de l'UE, réclamant une évolution de la législation européenne encadrant la vente de tabac pour "l'élargir à tous les produits émergents qui génèrent des addictions et un mauvais état de santé de la jeunesse".

L'Union européenne a pour ambition d'atteindre une génération sans tabac en 2040, où moins de 5% de la population consommerait encore du tabac.

- Vote contre au Parlement européen -

Le tabac tue actuellement plus de 8 millions de personnes par an dans le monde, dont 1,3 million de personnes exposées au tabagisme passif, selon l'OMS.

La politique de santé relève toutefois de la compétence des Etats membres, rappelle la Commission, qui conseille de mettre en œuvre ces recommandations, en "tenant compte de leur situation et de leurs besoins nationaux".

Au Parlement européen, les eurodéputés ont rejeté jeudi une résolution sur le même sujet par 378 voix contre 152, dans une alliance de circonstance entre des élus poussant pour aller plus loin dans les interdictions et ceux opposés à l'inverse à toute forme de prohibition.

L'adoption d'amendements issus de l'extrême droite visant à différencier les règles entre cigarettes électroniques et tabac traditionnel a été fustigée par la gauche. Et pour protester contre ces amendements, les sociaux-démocrates ont fini par voter contre l'ensemble de la résolution. L'extrême droite a aussi battu en brèche la résolution, en invoquant cette fois la liberté des fumeurs.

Impliqué sur ce sujet à droite, l'eurodéputé français Laurent Castillo (PPE) déplore le vote défavorable du Parlement, même si cette résolution n'a qu'une valeur symbolique.

Il est "essentiel" de "créer des environnements sans tabac autour des écoles et des centres de soins pour protéger les plus jeunes et les plus vulnérables", a insisté cet élu, également médecin.

Mais les "Etats membres sont libres dans leur politique anti-tabac. Il ne faudrait pas donner le sentiment que l'Union européenne interdise de fumer aux terrasses des cafés et des restaurants", estime-t-il.

F.Santana--PC