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Israël: le Parlement réuni pour un vote sur la réforme judiciaire controversée

Israël: le Parlement réuni pour un vote sur la réforme judiciaire controversée

Le Parlement israélien s'est réuni lundi pour voter sur une mesure clé du projet de réforme judiciaire porté par le gouvernement de droite, à l'origine d'un vaste mouvement de contestation et source de "division", selon le président américain Joe Biden.

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La session de la Knesset s'est ouverte à la mi-journée à Jérusalem, en présence du Premier ministre Benjamin Netanyahu, âgé de 73 ans, sorti de l'hôpital où il avait été admis dans la nuit de samedi à dimanche pour la pose d'un stimulateur cardiaque.

La police avait dispersé peu avant avec des canons à eau des centaines de manifestants qui bloquaient l'entrée du Parlement.

Le vote, dans la journée, portera sur une mesure de la réforme visant à annuler la possibilité pour la justice israélienne de se prononcer sur le "caractère raisonnable" des décisions du gouvernement.

Le président israélien Isaac Herzog, qui mène des tractations de dernière minute pour parvenir à un compromis entre l'opposition et le gouvernement, a évoqué "une urgence nationale".

La réforme défendue par le gouvernement, qui comprend des partis juifs ultra-orthodoxes et d'extrême droite, vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats.

Le gouvernement estime qu'elle est nécessaire pour assurer un meilleur équilibre des pouvoirs, mais ses détracteurs y voient une menace pour la démocratie.

- "Source de division" -

Dimanche, Joe Biden a exhorté Israël, son allié, à ne pas précipiter la réforme, "de plus en plus source de division" selon lui.

"Cela n'a pas de sens que les dirigeants israéliens précipitent (la réforme), l'objectif devrait être de rassembler les gens et de trouver un consensus", a-t-il déclaré.

En Allemagne, la cheffe de la diplomatie Annalena Baerbock a souligné l'importance de "l'indépendance de la justice", lors d'un entretien ce week-end avec son homologue israélien, a déclaré un porte-parole à Berlin.

M. Netanyahu avait dit dimanche poursuivre les "efforts pour achever la réforme (...) et les efforts pour le faire en accord (avec l'opposition)".

A l'origine du projet, le ministre de la Justice Yariv Levin a déclaré que le gouvernement avait choisi une approche "prudente".

"Nous n'annulons pas la clause de 'caractère raisonnable' mais nous réduisons son usage, afin que les opinions personnelles d'un juge ne s'expriment pas aux dépens de la volonté du peuple", a-t-il déclaré aux députés. "Il n'y a pas de raison de craindre cet amendement", a-t-il ajouté.

Les détracteurs du Premier ministre, en procès pour corruption, l'accusent de vouloir utiliser cette réforme pour atténuer un éventuel jugement à son encontre.

- "Forces des ténèbres" -

"Aujourd'hui, la première loi qui va commencer à renverser la démocratie israélienne passera probablement" au Parlement, a déclaré Shahaf Kushinsky, 34 ans, employé dans le secteur de la haute technologie venu manifester près du Parlement.

"Cela donnera au gouvernement un pouvoir illimité. C'est la porte d'entrée d'une dictature et c'est pourquoi nous sommes ici, nous nous battons pour notre démocratie", a-t-il ajouté.

Le chef de l'opposition, le centriste Yair Lapid, a affirmé lundi que le pays "se dirigeait vers un désastre", renouvelant son appel à interrompre le processus législatif. "Si vous appuyez sur le bouton et approuvez cette loi, vous ne pourrez plus porter le nom de patriotes israéliens".

D'autres dispositions provoquent aussi le mécontentement, comme celle modifiant le processus de nomination des juges, déjà adoptée par les députés en première lecture.

Les manifestations ont attiré des Israéliens de tous les horizons politiques et sociaux, laïques ou religieux, militants pacifistes, cols bleus ou travailleurs du secteur de la technologie mais aussi des réservistes de l'armée, dans un contexte de montée des violences israélo-palestiniennes.

"Nous défendons notre démocratie avec nos corps", a déclaré Tali Gal, venu manifester contre les "forces des ténèbres".

Ce professeur de droit de 52 ans dit vouloir "envoyer un message au monde pour dire que nous avons besoin d'une intervention maintenant pour arrêter cela."

P.L.Madureira--PC