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RDC: l’hôpital de Rutshuru, terminus des combattants blessés et des enfants affamés
Une porte s’ouvre sur des lits en enfilade. Des corps par dizaines sont étendus, silencieux. Qu’ils soient civils, militaires ou miliciens, dans la guerre menée par les rebelles du M23 en République démocratique du Congo, les corps mutilés et les enfants décharnés finissent ici, à l’hôpital de Rutshuru.
Le Mouvement du 23 mars (M23) est le dernier avatar des rébellions à dominante tutsi soutenues par le Rwanda voisin, vaincue en 2013. Depuis fin 2021, Ces rebelles ont repris les armes, reprochant à Kinshasa de n'avoir pas respecté les accords sur leur démobilisation.
Cette semaine, un rapport confidentiel d'experts mandatés par les Nations unies et consulté par l’AFP affirme que l’armée rwandaise a "fourni des renforts de troupes au M23" et "lancé des interventions militaires contre des groupes armés congolais et des positions des Forces armées congolaises" depuis au moins novembre 2021.
Kigali a récusé jeudi ces "allégations non valides" et avancé son "droit à défendre son territoire".
Cinq mois d’attaques "hit and run" du M23 sur les positions de l’armée congolaise - et du Parc national des Virunga - se sont transformés depuis fin mars en barrages d’artillerie, pour empêcher le gouvernement de reprendre le territoire désormais sous contrôle de la rébellion.
"Ils nous tiraient dessus au mortier… uniquement des obus de mortier, pendant des heures", raconte un soldat, à peine remis sur pied à l’hôpital de Rutshuru. Il a été éventré par un éclat d’obus dans les affrontements à seulement vingt kilomètres de la ville.
La zone où il se battait il y a un mois avec son régiment, est aujourd’hui entièrement contrôlée par le M23.
Dans la pièce tout en longueur flotte une odeur de transpiration et un calme sourd, abimé par quelques gémissements et le murmure des infirmiers.
En avançant dans la travée centrale, le regard s'attache sur des membres emmaillotés dans des bandages blancs. Il manque un bras. Ici, il manque une jambe, là une mâchoire a été arrachée.
"Moi, j’ai pris deux balles dans le bras droit", raconte un jeune milicien au regard noir. "Nous gardions une base arrière et comme mes camarades ont rejoint le front contre le M23 avec les FARDC (Forces armées de la RDC), un autre groupe armé en a profité pour nous encercler et ils ont ouvert le feu sur nous".
Il affirme que des groupes rebelles comme celui qui l’a attaqué ce matin de juillet se sont engagés avec eux dans la guerre contre le M23 aux côtés de l’armée, mais "chacun a son axe, il n’y a pas de collaboration entre nous".
- Chances de survie -
Sa femme est là, se tient au-dessus de lui. Elle le regarde en serrant leur bébé contre sa poitrine. Il n’a pas deux ans, et ses berceuses sont des chants de guerre et de corps meurtris.
"Bip… bip… bip…" Plus loin, les moniteurs de fréquence cardiaque résonnent dans les salles d’opération. Les chirurgiens, infirmiers et anesthésistes ne connaissent pas de répit. "Il faut trier les blessés, prioriser, évaluer les chances de survie. C’est très difficile", décrit un des chirurgiens.
Il n’y a que deux salles d’opération à l’hôpital de Rutshuru et 271 blessés, dont un tiers par armes à feu, ont été admis en chirurgie pour le seul mois de juin. "Mais il y a un mois, c’était pire!", s’exclame-t-il en enlevant ses gants maculés de sang à la sortie d’un "raccourcissement d’un membre", détruit par un obus.
"Certains jours, quand l’ambulance arrivait, c’était sept ou huit blessés que nous trouvions entassés à l’arrière du véhicule".
Des pleurs, encore des gémissements et le ronronnement des concentrateurs d’oxygène: à l’autre bout de l’hôpital, la guerre fait des ravages sur les enfants. Ici, point de plaies béantes ni de fractures, mais l’impossibilité de trouver à manger dans la fuite ont rongé les petits corps chétifs.
"Ça déborde!", s’indigne le superviseur de ce pavillon. "Si rien n’est fait, dans les prochaines semaines ce sera une catastrophe." Des enfants, trop faibles, sont nourris par des sondes.
D’autres, au système immunitaire effondré à cause de la malnutrition, ont la peau qui se décolle en lambeaux comme de profondes brûlures sur leurs cuisses et leurs mains atrophiées.
La salle s’est vidée le temps d’une "démonstration culinaire" aux parents. Les gémissements ont disparu. Seuls les plus faibles restent dans la pièce. Ceux-là n’ont plus la force de pleurer.
Les médecins font une pause, s’affalent dans des chaises en plastique et scrollent leurs smartphones. "Vous avez l’espoir de rentrer chez vous bientôt?", demande un des médecins à une jeune maman. "C’est impossible! réplique-t-elle. La guerre est toujours là. S’il vous plaît, il faut continuer à nous aider".
P.Sousa--PC