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Des frappes israéliennes font des dizaines de morts et disparus dans la bande de Gaza
Des frappes israéliennes font des dizaines de morts et disparus dans la bande de Gaza / Photo: BASHAR TALEB - AFP

Des frappes israéliennes font des dizaines de morts et disparus dans la bande de Gaza

Des frappes israéliennes jeudi ont fait des dizaines de morts et disparus dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

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Déclenchée le 7 octobre 2023 après une attaque d'une ampleur inédite du Hamas sur le sol israélien, la guerre à Gaza s'est propagée au Liban, où le mouvement pro-iranien Hezbollah a ouvert un "front de soutien" au mouvement palestinien contre Israël.

Après des discussions à Beyrouth en vue d'obtenir une trêve entre l'armée israélienne et le Hezbollah, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, doit rencontrer jeudi en Israël le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

"Ici, il y a un martyr et un corps sans tête. Nous ne savons pas de qui il s'agit jusqu'à présent", témoigne auprès de l'AFPTV, Moataz Al-Arouqi, un Palestinien du quartier.

Une autre frappe survenue aux alentours de minuit (22H00 GMT) dans la zone de Beit Lahia et Jabalia (nord) a fait des dizaines de morts et de disparus, selon des sources médicales.

"Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'établissement Kamal Adwa, près duquel a eu lieu la frappe, ajoutant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza".

- Mandats d'arrêt internationaux -

La guerre dans le territoire palestinien a été déclenchée en riposte à l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu à Gaza, malgré les appels internationaux demandant la fin du conflit.

Jeudi, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d'arrêt "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre" contre Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt qu'il a jugé "absurdes".

La Cour en a émis un autre pour Mohammed Deif, le chef de la branche armée du Hamas considéré comme l'un des cerveaux du 7-Octobre, que l'armée israélienne a annoncé avoir tué cet été mais dont la mort n'a pas été confirmée par le mouvement.

- "Arrêt total de l'agression" -

Au Liban, Israël et le Hezbollah sont entrés en guerre ouverte le 23 septembre après un an de tirs transfrontaliers, et l'armée israélienne mène des incursions dans le sud du pays depuis le 30 septembre.

Israël dit vouloir éloigner le Hezbollah des régions frontalières du sud du Liban pour permettre le retour des quelque 60.000 habitants du nord d'Israël déplacés par les tirs du mouvement. Au Liban, des dizaines de milliers d'habitants ont également été déplacés.

L'ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté jeudi dernier au Premier ministre libanais, Najib Mikati, et au chef du Parlement, Nabih Berri, un plan en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l'armée dans le sud du Liban.

Dans ce contexte, l'émissaire Amos Hochstein s'est rendu mardi à Beyrouth où il a déclaré qu'une solution était "à portée de main" mais que c'était aux belligérants de "décider".

Israël "ne peut pas nous imposer ses conditions", a prévenu mercredi le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, disant exiger "l'arrêt total de l'agression" au Liban.

M. Netanyahu avait averti lundi que Israël "mènera(it) des opérations" militaires contre le Hezbollah même en cas de trêve.

- Un mort en Israël -

Pendant ce temps, les bombardements israéliens se poursuivent au Liban sur des bastions du Hezbollah. De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elle avait visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah, qui a affirmé avoir lancé des missiles sur une base aérienne près d'Ashdod, sa première attaque dans le sud d'Israël.

Plusieurs secteurs du sud du Liban ont été aussi ciblés, notamment la bourgade de Khiam, située à environ six kilomètres de la frontière, où des affrontements entre le Hezbollah et les forces israéliennes avaient éclaté la veille, selon l'Agence nationale d'information libanaise.

Jeudi matin, le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adraee, a lancé des appels à évacuer aux habitants de trois zones proches de la ville de Tyr (sud).

Les secours israéliens ont de leur côté annoncé qu'un homme de 30 ans était mort après avoir été blessé à la suite de tirs de projectiles en Galilée, dans le nord d'Israël.

Les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait au Liban au moins 3.558 morts depuis octobre 2023, la plupart depuis le début de la campagne israélienne massive de bombardements le 23 septembre. Côté israélien, 82 militaires et 47 civils ont été tués en 13 mois.

L.Carrico--PC