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Harris et Trump se rendent coup pour coup sur le droit des femmes et les immigrés
Kamala Harris a vivement répondu jeudi à Donald Trump sur les droits des femmes et des immigrés, deux thèmes cruciaux d'une campagne présidentielle américaine très tendue, où la candidate démocrate et son rival républicain se rendent coup pour coup.
A cinq jours d'une élection à l'issue imprévisible et aux suites potentiellement violentes, les adversaires sont engagés dans une course-poursuite serrée à travers les sept Etats clés. Ils sont jeudi dans deux d'entre eux, Nevada et Arizona (sud-ouest), notamment pour séduire un électorat latino-américain de plus en plus important.
Kamala Harris, 60 ans, continue de vouloir mobiliser les femmes en promettant de rétablir le droit fédéral à l'avortement, face à Donald Trump, 78 ans, coutumier des sorties sexistes et condamné au civil en 2023 à New York à des dizaines de millions de dollars de dédommagement pour agression sexuelle.
En meeting à Phoenix, elle l'a accusé de "ne tout simplement pas respecter la liberté et l'intelligence des femmes pour savoir ce qui est le mieux pour elles et décider en connaissance de cause".
"Nous faisons confiance aux femmes", a proclamé Kamala Harris, qui a salué à la fin de son discours nombre de partisanes de toutes origines réunies dans la salle.
Son équipe a fait circuler jeudi un passage d'un meeting de Donald Trump la veille où il se moquait de ses propres conseillers lui demandant d'arrêter de se présenter en "protecteur" des femmes. "Je vais le faire que cela plaise ou non aux femmes", avait alors répliqué M. Trump.
Sa rivale a jugé ces remarques "très insultantes". Elle a plus tard répété ces critiques à un autre meeting à Reno, dans le Nevada.
- "Folie meurtrière" -
Autre thème central de la campagne: l'immigration.
Donald Trump, tribun populiste à la rhétorique de plus en plus autoritaire et d'extrême droite, a de nouveau promis lors d'un meeting à Albuquerque (Nouveau-Mexique), non loin du Mexique, de mettre fin à une "invasion" de millions de clandestins et de les expulser.
Descendu de son avion sous les acclamations, coiffé d'une casquette noire et vêtu d'un grand manteau, le dirigeant a fait un lien direct entre immigration et criminalité en qualifiant les migrants sans-papiers de "tueurs", accusés de "laisser libre cours à (leur) folie meurtrière à travers toute l'Amérique".
M. Trump s'en est pris aux dirigeants démocrates: Joe Biden "l'endormi", Barack Obama "atroce unificateur" et Kamala Harris "bête comme ses pieds" et dont la politique de "frontière ouverte" avec le Mexique aurait totalement failli.
Plus tard, en meeting en banlieue de Las Vegas, le septuagénaire a confirmé avoir saisi la justice jeudi à propos d'une interview donnée début octobre par Kamala Harris dans l'émission "60 Minutes" de la chaîne CBS. Il demande 10 milliards de dollars de compensation.
Selon cette plainte, la démocrate aurait répondu de façon très confuse à une question sur l'influence de l'administration Biden sur la guerre menée par Israël à Gaza. Et CBS aurait édité cette réponse afin de faire disparaître cette "salade verbale" lors de la diffusion de l'interview, affirme la plainte. La chaîne, qui a nié l'accusation, est selon Donald Trump coupable d'"ingérence frauduleuse dans l'élection".
Le milliardaire a continué d'alimenter la polémique de la semaine déclenchée dimanche à New York par un humoriste trumpiste qui avait qualifié le territoire américain de Porto-Rico d'"île flottante d'ordures". Le président Biden y avait répondu en traitant des partisans de Donald Trump d'"ordures", avant que Kamala Harris ne tente de corriger le tir.
Continuant de mobiliser des célébrités, la démocrate accueille jeudi soir à Las Vegas l'actrice et chanteuse Jennifer Lopez, d'origine portoricaine.
- "Tricherie" -
Dans une campagne de plus en plus tendue et observée dans le monde entier, les candidats s'accusent depuis des semaines de fracturer les Etats-Unis, et les sondages les donnent à égalité.
Quelque 65 millions d'Américains ont déjà voté par correspondance et de manière anticipée. En 2020, 155 millions s'étaient prononcés pour la présidentielle, une élection complexe au suffrage universel indirect.
A l'approche de l'élection, l'inquiétude monte autour d'une possible contestation violente si la victoire devait échapper à Donald Trump. Des centres électoraux des comtés d'Etats clés les plus disputés, cibles il y a quatre ans de vives tensions, se sont mués en forteresses, protégés par des clôtures en fer forgé et des détecteurs de métaux.
M. Trump, qui n'a jamais reconnu sa défaite en 2020, a déjà parlé de "tricherie" en Pennsylvanie.
burs-nr-seb/ube
F.Santana--PC