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Intrusion de Greenpeace à la centrale nucléaire de Gravelines pour alerter sur le risque de submersion
Greenpeace a mené lundi matin une action à la centrale nucléaire de Gravelines (Nord) pour alerter sur le risque de submersion marine auquel cette centrale où doivent être construits deux réacteurs EPR est exposée selon ses militants, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Vers 9H00, des militants de l'ONG environnementale se sont engagés à bord de deux zodiacs sur le canal de rejet de la centrale -installée au bord de la mer du Nord- avec des banderoles "Montée des eaux, nucléaire à l'eau", des cerfs-volants en forme de méduse et des fumigènes bleus pour symboliser l'eau qui monte, selon les journalistes.
D'autres activistes ont "répandu de la peinture bleue devant les portes +écluses+ de la centrale" et y ont dessiné des vagues "pour dénoncer le risque d'isolation de la centrale en île en cas d'inondation fluviale et marine", résume un communiqué de Greenpeace.
Après l'intrusion par le canal, quelques militants ont débarqué sur la digue nord de la centrale mais ont été très rapidement interpellés par des gendarmes, tandis que des militants menant l'action à l'extérieur ont été interpellés par la police, a rapporté Clément Méric, directeur de cabinet du préfet.
EDF a souligné que la digue où ont débarqué "sept militants" se trouvait "dans le périmètre industriel de la centrale mais en dehors de l'enceinte de protection principale".
Deux enquêtes, une pour "dégradations légères" et l'autre pour "intrusion en bande organisée dans l'enceinte d'une installation civile abritant des matières nucléaires", ont été ouvertes. Quatorze personnes étaient entendues en auditions libres lundi après-midi dans le cadre de la première et douze autres en garde à vue pour la seconde, selon la procureure de Dunkerque.
Greenpeace entendait alerter sur "la dangerosité" du projet d'installation des EPR "au cœur du delta de l'Aa, en proie à des inondations (...) et au bord d'une mer dont le niveau va monter inexorablement", en raison du dérèglement climatique.
Cette centrale nucléaire, la plus puissante d'Europe de l'Ouest avec ses six réacteurs de 900 MW, est installée dans une zone de polder, étendue de terre gagnée artificiellement sur la terre et les marais.
Le débat public sur la construction des EPR2, des réacteurs de nouvelle génération de 1.600 MW chacun, a débuté mi-septembre. Ils doivent être bâtis sur une plateforme de 11 m de haut, pour un début d'exploitation en 2040.
Début octobre, Greenpeace a publié un rapport accusant la filière nucléaire de ne pas prendre la mesure du risque de submersion marine dans ce projet.
"En 2100, l'ensemble du site de la centrale peut se retrouver temporairement –au moment des marées hautes (plus hautes marées astronomiques) et dans les conditions d'une surcote centennale– sous le niveau de la mer", selon le rapport.
"La hauteur de la plateforme retenue (...) permet une protection contre les inondations +extrêmes+, en considérant les effets des scénarios du Giec parmi les plus pénalisants vis-à-vis de la hausse du niveau marin", avait alors réagi EDF.
"Dans le cadre des réexamens périodiques de sûreté, EDF (...) réinterroge en permanence ses dispositifs de sûreté. Des évolutions similaires à celles retenues par le parc en exploitation pour garantir son adaptabilité pourraient alors être mises en œuvre", ajoutait l'opérateur.
F.Ferraz--PC