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Harris tente de rallier les républicains modérés quand Trump persiste à mentir sur l'élection de 2020
Kamala Harris fera campagne jeudi en compagnie de Liz Cheney, devenue la porte-parole des républicains qui voient en Donald Trump un danger pour la démocratie, peu après que l'ancien président a encore une fois affirmé, contre toute évidence, avoir gagné en 2020.
La vice-présidente et candidate démocrate se rend jeudi dans le Wisconsin, l'un des sept Etats pivots, ou "swing states", de la présidentielle du 5 novembre.
Elle se déplace dans le "berceau du Parti républicain", selon son équipe de campagne, à savoir une ancienne école de la ville de Ripon, située à une heure de route du lac Michigan, dans le nord des Etats-Unis.
Sur ce site historique, où se sont tenues des réunions en vue de la création du Parti républicain, en 1854, la candidate démocrate sera accompagnée de l'ancienne parlementaire républicaine Liz Cheney.
Devenue une porte-parole de facto des conservateurs américains opposés à Donald Trump, la fille de l'ancien vice-président Dick Cheney a déjà appelé à voter pour Kamala Harris.
- Assaut du Capitole -
Liz Cheney, qui a été l'une des figures de l'enquête du Congrès américain sur l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021 par des supporters de Donald Trump, apparaît aux côtés de la candidate démocrate un jour après que la justice a publié de nouveaux éléments à charge contre l'ancien président.
"Avec des complices agissant à titre privé, (Donald Trump) a lancé une série de tentatives toujours plus désespérées pour renverser le résultat de l'élection", a affirmé le procureur spécial qui instruit ce dossier au niveau fédéral.
Alors que la candidate démocrate appelle les républicains modérés à transcender les divisions partisanes au nom de la démocratie, son rival a une nouvelle fois menti en disant avoir gagné l'élection de 2020.
"Nous avons gagné en 2020. L'élection était truquée" a-t-il dit lors d'un meeting à Saginaw, une circonscription ouvrière ultra-stratégique du Michigan, un autre Etat pivot dans la région des Grands lacs.
Le mode de scrutin au suffrage indirect veut qu'aux Etats-Unis, l'élection présidentielle ne soit pas tranchée par les voix engrangées dans tout le pays, mais par celles de grands électeurs désignés par chaque Etat.
L'ancien président sait que l'élection se jouera sans doute à quelques dizaines de milliers de voix près, celles d'électeurs encore indécis dans les fameux "swing states".
Mais lui fait le pari que ce n'est pas un discours modéré, mais sa rhétorique toujours plus violente qui les séduira.
- Insultes -
A Saginaw, il a une nouvelle fois publiquement insulté la vice-présidente démocrate, la traitant de "folle".
"Il ne peut pas être président des Etats-Unis", a-t-il dit, en utilisant à plusieurs reprises le masculin pour désigner sa rivale, dans ce comté qui avait voté pour lui en 2016 puis à une très mince majorité pour Joe Biden en 2020.
"Si vous voulez que votre pays descende aux enfers (...) votez Kamala", a encore déclaré le milliardaire de 78 ans, en promettant d'être le "champion" des ouvriers.
Le candidat républicain a vanté ses projets de lourdes taxes sur les importations, censées protéger les industries américaines, et lancé à nouveau de violentes attaques sur l'immigration, en accusant Kamala Harris, sans aucune preuve, d'"importer" des criminels de l'étranger.
Il a assuré, toujours sans preuves, que le président Joe Biden et la vice-présidente dilapidaient les fonds destinés aux victimes de catastrophes naturelles, alors que l'ouragan Hélène vient de ravager des régions du sud-est des Etats-Unis, au profit d'immigrés en situation irrégulière qui recevraient des "bons d'achat" et seraient logés "dans des hôtels de luxe".
De nombreux partisans de Donald Trump, dont l'homme d'affaires Elon Musk, propagent des théories complotistes selon lesquelles les démocrates feraient venir en masse des étrangers et les régulariseraient afin qu'ils votent pour eux.
A.P.Maia--PC