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A Kiev, le nouveau chef de l'Otan promet un soutien pour que l'Ukraine "l'emporte"

A Kiev, le nouveau chef de l'Otan promet un soutien pour que l'Ukraine "l'emporte"

Le nouveau secrétaire général de l'Otan Mark Rutte a réaffirmé jeudi le soutien occidental à l'Ukraine jusqu'à ce qu'elle "l'emporte" sur la Russie, lors d'une visite à Kiev deux jours à peine après sa prise de fonction.

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Cette visite intervient à un moment difficile pour l'Ukraine, dont les forces sont en recul sur le front Est, manquant d'hommes et d'armements, et alors que des voix de plus en plus nombreuses se font entendre pour pousser à des négociations, y compris au sein des alliés de Kiev.

"C'est ma priorité et mon privilège de faire avancer ce soutien" occidental "pour faire en sorte que l'Ukraine l'emporte", a déclaré M. Rutte, s'exprimant aux côtés du président Volodymyr Zelensky.

M. Zelensky a lui pointé les griefs qu'il nourrit depuis des mois contre les Occidentaux, les accusant de faire "traîner" les livraisons de missiles à longue portée pour son pays, des armements qui sont au coeur d'un débat concernant leur utilisation pour frapper la Russie.

Si Kiev réclame de pouvoir viser avec ces missiles des cibles en profondeur sur le territoire russe pour réduire les capacités de Moscou de frapper l'Ukraine, plusieurs de ses alliés, dont les Etats-Unis, refusent de donner un feu vert, redoutant une escalade avec le Kremlin qui a promis de répondre à toute autorisation.

"Nous avons besoin d'une quantité et d'une qualité suffisantes d'armes, y compris d'armes à longue portée, avec lesquelles, à mon avis, nos partenaires traînent déjà", a regretté M. Zelensky.

Il a également souligné que sa tâche était de "convaincre" les Occidentaux d'"abattre les missiles et drones russes" qui visent l'Ukraine, tout en se disant conscient "qu'il s'agit d'une décision difficile" et que les alliés de Kiev "ne sont pas encore prêts" à le faire.

- Adhésion à l'Otan -

M. Rutte est l'un des soutiens les plus actifs de l'Ukraine en Europe depuis le début de l'invasion russe en février 2022, et qualifié de "russophobe" par Moscou.

Il a notamment été le fer de lance des efforts visant à doter Kiev d'avions de combat F-16, une décision qualifiée d'"historique" par M. Zelensky lors d'un voyage aux Pays-Bas.

Volodymyr Zelensky l'a, lui, qualifié jeudi de "grand ami et allié de l'Ukraine", rappelant que l'objectif de Kiev était "l'adhésion pleine et entière de l'Ukraine à l'Alliance" atlantique.

En entamant mardi son premier jour à la tête de l'Otan, le Néerlandais a fait du soutien à l'Ukraine l'une des trois priorités de son mandat.

Le président russe Vladimir Poutine "doit réaliser" que l'Otan ne "cédera pas" dans son soutien à Kiev, a souligné Mark Rutte lors de sa première conférence de presse à Bruxelles.

Cette déclaration ferme de soutien contraste avec les appels de plus en plus nombreux en Occident insistant sur l'ouverture de négociations avec la Russie.

La question de l'ampleur et de la pérennité de l'aide occidentale se pose d'autant plus que l'Ukraine est dans sa troisième année de guerre, compte tenu notamment du coût de ce soutien et du risque d'escalade du conflit.

Et la position américaine, principal bailleur de Kiev et moteur de l'Otan, risque de changer radicalement en cas de retour à la Maison Blanche de Donald Trump après la présidentielle de novembre.

"C'est au gouvernement ukrainien de décider quand est arrivé le moment de discuter de la paix", a rappelé lors de sa prise de fonction M. Rutte, appelant à se "concentrer sur l'effort de guerre".

"La place de l'Ukraine est dans l'Otan", a assuré mardi M. Rutte, qui devra néanmoins arbitrer entre l'ambition de l'Ukraine et les fortes réticences de certains des 32 pays membres de l'organisation, dont les Etats-Unis et l'Allemagne.

- Revers sur le front -

Sur le terrain, une frappe nocturne russe a fait 11 blessés dont un enfant à Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, selon un nouveau bilan annoncé jeudi par les services d'urgence.

Le voyage de Mark Rutte intervient à un moment très difficile pour l'Ukraine, dont les forces manquent de recrues et d'armes en raison d'une mobilisation poussive et de livraisons occidentales plus éparses.

Résultat: l'armée ukrainienne cède du terrain dans l'Est.

Dernier revers en date, elle a annoncé mercredi se retirer de Vougledar, ville d'importance militaire et symbolique, située à la jonction entre les fronts Est et Sud et objet d'une bataille féroce depuis plus de deux ans.

Sa chute s'ajoute aux difficultés des Ukrainiens dans d'autres secteurs, les troupes russes se rapprochant notamment de Pokrovsk, une ville clé pour la logistique des forces de Kiev.

Côté russe, quatre civils ont été tués et 24 blessés jeudi dans des frappes ukrainiennes sur la région de Belgorod, voisine de celle de Koursk et qui essuie régulièrement des bombardements, selon les autorités locales.

X.Brito--PC