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Starmer à Bruxelles pour renouer une relation plus "stable et positive" avec l'UE
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a promis mercredi à Bruxelles de relancer la relation de son pays avec l'Union européenne, qui attend de son côté d'en savoir plus sur ses intentions concrètes, après la douche froide du Brexit.
Le dirigeant travailliste, arrivé au pouvoir en juillet après 14 ans de gouvernement conservateur, doit rencontrer les dirigeants des principales institutions de l'Union européenne. Il a été accueilli à la mi-journée par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. C'est la première fois qu'il se rend à Bruxelles depuis son entrée en fonctions.
"Nous sommes déterminés à redonner à cette relation une base stable et positive, ce que, je pense, nous souhaitons tous", a-t-il dit à son arrivée au siège de la Commission européenne.
"En ces temps très incertains, les partenaires animés du même esprit que nous doivent coopérer plus étroitement", a souligné de son côté Mme von der Leyen, en accueillant le chef du gouvernement britannique.
Ce dernier assure, depuis son arrivée à Downing Street, vouloir réparer une relation avec ses voisins européens mise à mal par le retrait du Royaume-Uni de l'UE en 2020 sous la houlette de Boris Johnson, le champion du Brexit. Mais le dirigeant britannique est attendu au tournant sur ce qu'il veut exactement obtenir de la part de l'UE, et sur ce qu'il est prêt à donner en échange.
- "Dissiper le brouillard" -
"Starmer doit présenter son plan", résume l'analyste Mujtaba Rahman, d'Eurasia Group.
Cette visite "est le symbole d'une volonté de dissiper le brouillard existant entre les deux côtés de la Manche", estime le professeur Richard Whitman, spécialiste de l'Union européenne à l'université du Kent, interrogé par l'AFP.
"Mais je pense que c'est aussi le prélude à une prise de conscience de la part du Royaume-Uni qu'il va falloir travailler dur pour obtenir quelque chose qui lui permette de se vanter d'une amélioration des relations", commente-t-il.
Keir Starmer a récemment eu des entretiens bilatéraux avec plusieurs dirigeants européens: le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, notamment sur une coopération dans la lutte contre l'immigration clandestine.
"Etant donné l'annonce de Londres sur un nouveau départ de nos relations, il est vraiment surprenant qu'une visite à Bruxelles n'ait pas encore eu lieu", a souligné mercredi le président de la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen, David McAllister.
En juillet, le nouveau Premier ministre britannique avait accueilli au Royaume-Uni la réunion de la Communauté politique européenne, au cours de laquelle il s'était engagé à reconstruire des ponts avec le continent.
Le dirigeant, qui a voté en faveur du maintien dans l'UE lors du référendum de 2016, a insisté sur le fait que ce renouveau des relations ne signifiait pas de revenir sur le Brexit, qui reste un sujet politiquement toxique au Royaume-Uni.
A la place, le Labour cherche à apporter des améliorations à l'accord de commerce et de coopération avec l'UE, qui doit être renouvelé en 2026.
- "Grandes lignes" -
Il s'agit notamment de négocier un nouveau pacte de sécurité avec l'Union, un accord pour rendre moins fastidieux les contrôles aux frontières des produits agricoles, et une reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles.
Le Premier ministre britannique a jusqu'à présent donné peu de détails sur ses projets. Il a fixé des lignes rouges, excluant de rejoindre le marché unique, l'union douanière ou de rétablir la liberté de circulation.
Et douché la principale proposition de l'UE à ce jour: un programme de mobilité pour les jeunes âgés de 18 à 30 ans.
Keir Starmer craint que ce projet ne ressemble trop à une réintroduction de la libre circulation, au moment où il affirme sa volonté de réduire l'immigration, légale comme illégale.
Les travaillistes pourraient être tentés par un programme d'échanges limité s'il leur permet d'atteindre leur objectif principal, qui est de stimuler la croissance économique, selon des analystes.
M. Starmer a déjà rencontré Mme von der Leyen en marge de l'Assemblée générale de l'ONU le mois dernier. Selon le porte-parole de la Commission européenne, Eric Mamer, la réunion de mercredi "ne sera que le début d'une conversation".
burs-pdh/ob/mad/lpt
G.Machado--PC