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Frappe israélienne meurtrière sur le QG du Hezbollah à Beyrouth
Israël a annoncé vendredi avoir mené une frappe aérienne sur le "quartier général" du Hezbollah à Beyrouth, qui a fait au moins deux morts, peu après que son Premier ministre, Benjamin Netanyahu, s'est engagé devant l'ONU à continuer à frapper le mouvement armé pro-iranien.
Peu après la fin du discours de Benjamin Netanyahu, l'armée israélienne a annoncé une "frappe précise" sur le "quartier général" du Hezbollah dans la banlieue sud de la capitale libanaise.
Le raid, particulièrement violent sur un quartier densément peuplé a fait deux morts et 76 blessés, selon un premier bilan du ministère de la Santé.
Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, visé par cette frappe selon plusieurs télévisions israéliennes, "va bien", a assuré à l'AFP une source proche du mouvement islamiste libanais.
Un photographe de l'AFP a rapporté des scènes de panique parmi les habitants, fuyant la zone.
En début de soirée, des secouristes recherchaient d'éventuels survivants dans des monceaux de décombres fumants, fouillés par des pelleteuses, au pied de bâtiments résidentiels.
"J'étais à la maison, oh mon Dieu, quelles frappes! J'ai cru que l'immeuble allait s'écrouler sur moi, comme si une roquette allait me tuer. Je n'ai pas les mots pour décrire ce sentiment", s'exclame Abir Hammoud, une enseignante d'une quarantaine d'années.
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a dénoncé une "guerre génocidaire" menée par Israël.
L'ONU a dit sa "vive inquiétude" et Washington, allié inconditionnel d'Israël, affirmé ne pas avoir été mis au courant de cette frappe.
Elle constitue une "escalade" qui "change les règles du jeu", a déclaré l'ambassade d'Iran au Liban, menaçant les auteurs de ce "massacre" d'un "juste châtiment"
- "Pas d'autre choix" -
"Tant que le Hezbollah choisit la voie de la guerre, Israël n'a pas d'autre choix", avait peu auparavant affirmé M. Netanyahu, au cinquième jour des meurtrières frappes aériennes menées par son armée contre la formation libanaise, qui a elle tiré à nouveau des roquettes vers le territoire israélien.
Ces opérations se poursuivront "jusqu'à ce que tous nos objectifs soient atteints", a ajouté M. Netanyahu, devant l'Assemblée générale de l'ONU, dans un discours boycotté par plusieurs délégations, douchant les espoirs d'une trêve temporaire de 21 jours proposée mercredi par la France et les Etats-Unis rejoints par de nombreux pays occidentaux et arabes.
Depuis lundi, ces bombardements massifs ont fait plus de 700 morts, en majorité des civils selon le ministère libanais de la Santé.
L'armée israélienne a également dit se préparer à une possible incursion terrestre contre le Hezbollah, qui serait "aussi courte" que possible, a assuré vendredi un responsable israélien de la sécurité.
"Cela n'a pas de sens que des soldats aillent mourir là-dedans. C'est insensé", a réagi Ohad Weber, 36 ans, un habitant de Tel-Aviv, à l'issue du discours du Premier ministre.
L'armée israélienne mène ces frappes sans relâche depuis lundi après près d'un an d'échanges de tirs avec le Hezbollah, qui a ouvert un front contre Israël au lendemain du début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent lancée le 7 octobre 2023 sur le sol israélien par son allié du Hamas.
Le Hezbollah a juré de continuer ses attaques "jusqu'à la fin de l'agression à Gaza".
- "Rythme effrayant " -
Plus de 1.500 personnes ont été tuées au Liban en près d'un an, selon Beyrouth, soit plus que les 1.200 morts en 33 jours de guerre entre Israël et la formation islamiste libanaise en 2006.
L'Unicef s'est alarmée du "rythme effrayant" auquel les enfants sont tués, ainsi que des dommages aux installations civiles comme les stations de pompage.
Le Hezbollah a lui affirmé avoir poursuivi vendredi ses tirs de roquettes contre Israël, visant notamment la baie d'Haïfa - la grande ville du nord - qui abrite de nombreuses industries de défense.
Cinq militaires syriens ont par ailleurs été tués dans une frappe israélienne près de la frontière avec le Liban, selon l'agence officielle Sana.
Les bombardements israéliens ont jeté 118.000 personnes cette semaine sur les routes au Liban, selon l'ONU.
A Tripoli, dans le nord, "tous les habitants ont ouvert leurs maisons, centres et institutions pour accueillir" les déplacés, affirme Jenan Mobayed, bénévole d'une ONG.
- "Guerre dévastatrice" -
Israël, qui a déplacé le centre de gravité de la guerre de la bande de Gaza, au sud, vers la frontière avec le Liban, au nord, affirme agir pour permettre le retour de dizaines de milliers d'habitants qui ont fui ses tirs de roquettes.
L'armée israélienne a par ailleurs indiqué avoir intercepté un missile tiré dans la nuit depuis le Yémen. Les rebelles houthis, eux aussi soutenus par l'Iran, ont revendiqué une attaque de missile et de drone en Israël.
A Gaza, "nous nous battrons jusqu'à obtenir une victoire, une victoire totale" si le Hamas ne dépose pas les armes et ne libère pas tous les otages, a aussi martelé M. Netanyahu à la tribune de l'ONU.
Le Hamas a accusé en retour le dirigeant israélien d'"intensifier ses menaces contre les peuples de la région, tout en poursuivant son cycle de crimes pour inclure (le) Liban". Il a aussi "condamné fermement" la frappe israélienne sur le QG du Hezbollah.
Dans le petit territoire palestinien assiégé, Israël poursuit son offensive, lancée en riposte à l'attaque du Hamas qui a entraîné la mort de 1.205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens incluant les otages morts ou tués à Gaza.
Sur 251 personnes enlevées, 97 sont toujours retenues à Gaza dont 33 sont déclarées mortes par l'armée.
En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.
Son offensive y a fait jusqu'à présent 41.534 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU, provoquant un désastre humanitaire.
F.Carias--PC