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A l'ONU, Zelensky accuse Poutine de vouloir frapper le nucléaire ukrainien
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé mercredi devant l'ONU la Russie de vouloir frapper les infrastructures nucléaires ukrainiennes pour provoquer une "catastrophe" et martelé que son pays n'acceptera "jamais" une paix "imposée".
Alors que la communauté internationale a les yeux rivés sur la situation explosive au Proche-Orient, le président ukrainien a exhorté ses alliés à l'ONU à continuer à le soutenir dans sa guerre contre Moscou.
"J'ai reçu récemment d'autres informations alarmantes de nos services de renseignement. (Le président russe Vladimir) Poutine semble dorénavant planifier des attaques sur nos installations nucléaires et leurs infrastructures", a lancé M. Zelensky, l'air grave à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU.
Il a souligné que la Russie avait détruit en deux ans et demi de conflit "80% du système énergétique" de son pays, alors que les forces armées russes bombardent quotidiennement les centrales électriques et hydrauliques ukrainiennes.
- "Catastrophe nucléaire" -
"N'importe quel incident critique sur le système énergétique pourrait conduire à une catastrophe nucléaire. Un jour qui ne doit jamais advenir", a-t-il mis en garde. "Moscou doit le comprendre et cela dépend en partie de votre détermination à mettre la pression sur l'agresseur".
Dénonçant "les guerres coloniales et les complots des grandes puissances au détriment des petits" pays, M. Zelensky a martelé que "les Ukrainiens n'accepteront jamais" un éventuel accord de paix avec Moscou qui leur soit "imposé".
"Il ne peut y avoir de paix juste sans l'Ukraine", a-t-il affirmé.
Mardi, devant le Conseil de sécurité, il avait exhorté à forcer Moscou à faire la paix avec Kiev, provoquant une réplique cinglante du Kremlin: il est "impossible de forcer la Russie à la paix", selon son porte-parole Dmitri Peskov.
L'armée russe a affirmé mercredi avoir pris deux nouvelles localités dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, et une frappe russe a fait au moins un mort et 15 blessés à Kramatorsk, également dans l'est de l'Ukraine.
- "Plan de la victoire" -
Le président Zelensky est conscient que le soutien occidental à son pays risque de s'essouffler. Notamment aux Etats-Unis où une possible réélection de l'ex-président républicain Donald Trump le 5 novembre face à la vice-présidente démocrate Kamala Harris pourrait changer la politique ukrainienne de Washington.
Les Etats-Unis conduisent une large coalition internationale d'appui militaire et financier à Kiev.
Le président Joe Biden doit être l'hôte mercredi d'une réunion de soutien à l'Ukraine, en marge de l'Assemblée générale.
Le président Zelensky est aux Etats-Unis depuis dimanche, et doit présenter jeudi à Joe Biden et au Congrès à Washington les détails de son "plan de la victoire" visant à mettre fin à l'invasion russe de son pays, commencée le 24 février 2022.
Peu de détails ont été livrés sur ce plan mais, pour le président ukrainien, il s'agit avant tout de renforcer Kiev, de sorte qu'il puisse négocier la main-forte.
Dans son discours mardi à l'ONU, le président Biden avait jugé que la Russie avait échoué dans son invasion de l'Ukraine et exhorté les Nations unies à maintenir leur soutien à Kiev jusqu'à la victoire.
L'objectif est de faire en sorte que "l'Ukraine soit dans la position la plus forte possible avant le printemps", a confié dans une interview à l'AFP le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy.
- "Au bord du gouffre" -
Plus de 100 chefs d'Etat et de gouvernement vont se succéder à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU jusqu'à la fin de la semaine au moment où les conflits font rage à travers la planète, en particulier au Liban et dans la bande de Gaza.
Egalement attendu mercredi à la tribune, le président français Emmanuel Macron, arrivé la veille et qui s'est entretenu mardi soir avec son homologue iranien Massoud Pezeshkian, l'appelant à "soutenir une désescalade générale" au Proche-Orient, selon l'Elysée.
Le président français doit aussi rencontrer son homologue ukrainien ainsi que le président américain mercredi pour évoquer la situation au Proche-Orient et en Ukraine, a annoncé l'Elysée.
A la demande de la France, le Conseil de sécurité doit se pencher en urgence mercredi soir sur cette crise, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres ayant déclaré que le "Liban est au bord du gouffre".
De nombreux dirigeants, à commencer par le président Biden, ont appelé à éviter à tout prix une "guerre généralisée" au Liban.
Le Hezbollah a tiré mercredi un missile vers Tel-Aviv, pour la première fois selon l'armée israélienne qui a mené de nouvelles frappes aériennes contre le mouvement islamiste au Liban.
C.Amaral--PC