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Entre colère et loyauté, le Hezbollah rend hommage au chef de son unité d'élite
Entre colère et loyauté, le Hezbollah rend hommage au chef de son unité d'élite / Photo: - - AFP

Entre colère et loyauté, le Hezbollah rend hommage au chef de son unité d'élite

Visage grave et tout de noir vêtues, des milliers de personnes se sont rassemblées dimanche dans la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, pour les funérailles du "grand commandant" Ibrahim Aqil, réaffirmant leur loyauté au mouvement islamiste libanais et à son chef Hassan Nasrallah.

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Ibrahim Aqil, 61 ans, dirigeait la force d'élite al-Radwan du Hezbollah, avant d'être éliminé, comme 15 autres responsables de cette unité par une frappe israélienne vendredi dans la banlieue sud de Beyrouth, selon la puissante formation pro-iranienne.

Une cérémonie funéraire grandiose lui a été dédiée. Son cercueil, couvert de couronnes de fleurs, aux côtés de celui d'un autre combattant, a été placé devant une scène ornée de photos du défunt et de drapeaux jaunes du parti.

"Nous sommes prêts à sacrifier nos enfants et nos petits-enfants pour lui", poursuit-elle, brandissant les portraits de son frère et de son beau-frère, tués par des tirs israéliens ces derniers mois.

Quelques mètres plus loin, Fatima a elle perdu deux oncles dans les tirs quasi-quotidiens qu'échangent le Hezbollah et l'armée israélienne depuis octobre 2023 sur fond de guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas palestinien.

"C'est notre devoir d'être ici: chaque martyr nous protège (...), sans leur sacrifice, nous ne serions pas là", estime cette femme de 26 ans, diplômée en sciences de laboratoire.

"Les jeunes se font tuer, mais la marche continue", ajoute-t-elle d'un ton résolu.

Sur la route vers la cérémonie, dans le quartier de Bir al-Abed, une immense banderole rouge proclamait: "Nous n'abandonnerons pas la Palestine". Le Hezbollah, un allié du Hamas, affirme qu'il cessera les hostilités seulement quand un cessez-le-feu sera instauré à Gaza.

- "Grand commandant" -

Des milliers de partisans du Hezbollah ont assisté aux funérailles, au son de chants funéraires.

Aux côtés de combattants en treillis et bérets rouges, une assemblée d'hommes et de femmes a écouté Naïm Qassem, numéro deux du mouvement.

Dans une allocution enflammée aux envolées bellicistes, il a salué la mémoire d'Ibrahim Aqil, "grand commandant" ayant dirigé et "fondé en 2008" la redoutée force al-Radwan.

La foule compacte l'interrompt à plusieurs reprises aux cris de "Mort aux Etats-Unis, mort à Israël" et de déclarations de dévouement à Hassan Nasrallah.

M. Qassem a assuré que le Hezbollah inaugurait "une nouvelle phase" dans sa bataille contre Israël. "Les menaces ne nous arrêteront pas: nous sommes prêts à tous les scénarios militaires" face à Israël, a-t-il ajouté dans son discours, le premier d'un responsable du parti depuis le raid israélien de vendredi.

Selon une source proche du Hezbollah, les 16 membres d'al-Radwan participaient à une réunion du commandement de la force d'élite dans le sous-sol d'un immeuble au moment de la frappe israélienne.

Outre Ibrahim Aqil, l'ancien chef de l'unité, Ahmed Mahmoud Wahbi, figure parmi les victimes.

D'après les autorités libanaises, 45 personnes au total, dont des civils, et au moins trois enfants et sept femmes, ont péri dans l'effondrement du bâtiment touché par le bombardement.

- "Notre sang" -

A l'issue des funérailles, la foule en deuil a marché derrière les deux cercueils placés sur la plateforme d'un camion.

Ibrahim Aqil est le second haut chef militaire du Hezbollah a être fauché par des tirs israéliens sur la banlieue sud de Beyrouth depuis que le mouvement a ouvert un front contre Israël dans le sud du Liban.

Avant lui, Fouad Chokr, avait été tué en juillet dans une frappe similaire.

Les tensions sont montées d'un cran ces derniers jours, avec des dizaines de morts et des milliers de blessés au Liban dus à des explosions, imputées à Israël, de bipeurs et talkies-walkies des membres du Hezbollah.

Hussein Zaarour, 72 ans, a perdu deux membres de sa famille.

"Nous sommes prêts à donner notre sang et celui de nos enfants", déclare cet ingénieur, avant de lancer d'un ton plein de défi: "Nos doigts sont sur la gâchette".

J.Pereira--PC