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Funérailles et prières pour que les otages retrouvés morts soient "les derniers"
"Nous avions espoir, nous avons tellement prié": en Israël, quatre familles endeuillées ont enterré dimanche leurs proches retrouvés morts dans un tunnel du sud de la bande de Gaza, décidées à être les dernières à traverser une telle épreuve.
"Almog, mon cher fils, nous avions tellement d'espoir, nous avons tellement prié pour avoir la chance de te revoir, de te serrer dans nos bras, de profiter de ton sourire", lance Nira Seroussi dans son éloge funéraire à son fils, Almog, enlevé à 26 ans le 7 octobre par des commandos du Hamas au festival de musique techno Nova.
Ce jour-là, le Hamas lançait une attaque qui a entraîné côté israélien la mort de 1.205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles.
Ses hommes enlevaient aussi 251 personnes, dont 97 sont toujours retenues à Gaza --33 d'entre elles déclarées mortes par l'armée.
- "Sacrifié" -
Depuis cette date, poursuit Mme Seroussi, "tu as été abandonné, chaque jour, chaque heure, 331 jours (...) tu as été sacrifié pour +détruire le Hamas+".
Après onze mois de guerre à Gaza, où les bombardements incessants de l'armée israélienne ont fait 40.738 morts selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, en majorité des femmes et des mineurs selon l'ONU, les familles d'otages accusent le gouvernement israélien de ne pas faire assez pour parvenir à un accord.
Depuis fin mai, le président américain Joe Biden a mis sur la table un plan pour un cessez-le-feu assorti de la libération de tous les otages à Gaza contre des Palestiniens emprisonnés par Israël. Mais Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas se disent catégoriquement opposés aux conditions de l'autre camp.
Et les familles des otages répètent que les quatre hommes et les deux femmes dont les dépouilles viennent d'être sorties de Gaza étaient encore vivants il y a encore trois jours, selon l'autopsie officielle.
Pour la grande majorité d'entre elles, le responsable principal, c'est le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Des dizaines de milliers d'Israéliens l'ont encore conspué dimanche au cours de différentes manifestations.
A Jérusalem, sous des drapeaux israéliens, certains brandissaient des pancartes avec les portraits des otages encore à Gaza hurlant "Où êtes-vous?" dans des haut-parleurs branchés devant un bâtiment où se réunissait le gouvernement.
- "Qui le prochain?" -
"On ne sait pas qui sera la prochaine famille qui recevra le coup de fil fatidique", raconte à l'AFP Eyal Kalderon, cousin de l'otage franco-israélien Ofer Kalderon.
"Aujourd'hui, c'était le tour de six magnifiques jeunes gens et bientôt ce pourrait être n'importe lequel des autres" otages, dit-il.
Au même moment, à Petah Tikva, près de Tel-Aviv, des amis et des proches mettent en terre Eden Yerushalmi, enveloppée dans le drapeau blanc et bleu d'Israël.
Et à Jérusalem, dans un centre communautaire proche de la synagogue où prie la famille d'Hersh Goldberg-Polin, des centaines de personnes prient et récitent des psaumes.
Sur une table dans la cour, des bougies brillent devant les affiches placardées depuis des mois réclamant de "Ramener Hersh à la maison". Il sera enterré lundi dans la Ville sainte.
Les larmes coulent sur les visages alors qu'une femme égrène les noms des otages encore captifs à Gaza.
A Raanana, dans le centre d'Israël, Nira Seroussi, elle, veut en finir.
"Assez, ça suffit, j'espère que nous serons les derniers", dit-elle.
"A partir de maintenant, on ne veut qu'une seule chose: un accord pour ramener tous les otages".
X.Matos--PC