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Coupure d'électricité généralisée au Venezuela, le gouvernement évoque un "sabotage"
Une coupure généralisée d'électricité affecte vendredi le Venezuela, y compris sa capitale Caracas, les autorités l'attribuant à un "sabotage" et à une tentative de coup d'Etat un mois après la réélection contestée de Nicolas Maduro.
"A 4H50 aujourd'hui, vendredi 30 août, il y a eu un sabotage électrique au Venezuela, un sabotage contre le système électrique national qui a affecté presque tout le territoire national, les 24 états signalent une perte totale ou partielle de l'approvisionnement en électricité", a déclaré le ministre de la Communication Freddy Nanez à la télévision publique.
Ce black-out survient alors que le pays est plongé dans une crise post-électorale un mois après la présidentielle du 28 juillet qui a vu la réélection contestée du président Nicolas Maduro alors que l'opposition revendique la victoire.
Le pays connait régulièrement de petites coupures de courant localisées et des délestages mais rarement de coupure généralisée comme c'est le cas actuellement. Des régions de l'Ouest comme Tachira et Zulia, ancienne capitale pétrolière du pétrole, subissent des coupures d'électricité quotidiennes.
Le Venezuela avait été traumatisé par une énorme coupure d'électricité généralisée de cinq jours en mars 2019, qui avait duré plus longtemps dans certaines régions.
Le pouvoir attribue régulièrement ces pannes à des "attaques" orchestrés par les Etats-Unis et l'opposition pour le renverser.
Cependant, les leaders de l'opposition et de nombreux spécialistes estiment qu’il s'agit du résultat de manques d'investissement et de mauvaise gestion de l'appareil industriel, qui s'est détérioré avec la crise économique.
Le pays a connu lors de dernière décennie une crise économique sans précédent avec une contraction du PIB de 80%, que la timide reprise des deux dernières années n'a pas compensée. Quelque 7 millions de Vénézuéliens ont fui le pays.
- "Services publics" -
"C'est une nouvelle forme de sabotage de l'électricité", a insisté le ministre. "Nous l'avons vécue en 2019, nous savons ce que cela nous a coûté en 2019, nous savons ce que cela nous a coûté pour récupérer le système électrique national. Aujourd'hui, nous avons des protocoles pour l'affronter".
Il a assuré que "tous les services publics" travaillaient pour résoudre le problème.
Sur le plan politique, le candidat de l'opposition Edmundo Gonzalez Urrutia est convoqué vendredi par la parquet qui a menacé de lancer un mandat d'arrêt à son encontre s'il ne se présentait pas à cette troisième convocation.
Vivant dans la semi-clandestinité, cet ancien ambassadeur de 75 ans n'est plus apparu en public depuis le 30 juillet.
Il n'avait déjà pas honoré les deux précédentes convocations et ne s'était pas rendu aux auditions devant la Cour suprême qui voulait entendre tous les candidats au scrutin.
Dimanche, il avait souligné sur X craindre une justice "sans garantie d'indépendance", quelques semaines après avoir admis sa "vulnérabilité absolue" devant les autorités.
Le parquet explique enquêter sur le site internet de l'opposition qui donne M. Gonzalez Urrutia comme vainqueur des électeurs. Le bureau du procureur liste plusieurs délits "présumés": "usurpation de fonctions", "incitation à désobéir aux lois, "délits informatiques, "association de malfaiteurs" et conspiration".
Le président Maduro insulte régulièrement M. Gonzalez Urrutia, le traitant de "lâche". Il le rend en outre responsable des violences post-électorales, estimant qu'il devrait "être en prison".
Après l'annonce de la réélection du président socialiste, des manifestations spontanées ont fait 27 morts et 192 blessés, tandis que quelque 2.400 personnes ont été arrêtées, de source officielle.
Nicolas Maduro, dont la victoire a été validée par la Cour suprême le 22 août, a été proclamé vainqueur avec 52% des voix par le Conseil national électoral(CNE), qui n'a cependant pas divulgué les procès-verbaux des bureaux de vote, se disant victime d'un piratage informatique.
Une telle attaque est jugée peu crédible par l'opposition et de nombreux observateurs y voient une manœuvre du pouvoir pour éviter de divulguer le décompte exact des suffrages.
Selon l'opposition, qui a rendu publics les procès-verbaux obtenus grâce à ses scrutateurs, Edmundo Gonzalez Urrutia a remporté la présidentielle avec plus de 60% des voix.
Sans les montrer, la Cour suprême a assuré avoir vérifié les procès-verbaux remis par le pouvoir, ainsi que la réalité de l'attaque informatique contre le CNE.
A.Aguiar--PC