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Washington réunit ses alliés pour armer l'Ukraine, le secrétaire général de l'ONU à Moscou
Les Etats-Unis réunissent mardi en Allemagne une quarantaine de pays alliés pour armer davantage l'Ukraine face à la Russie, alors que le secrétaire général de l'ONU doit rencontrer Vladimir Poutine à Moscou pour la première fois depuis le début de l'invasion russe le 24 février.
Le chef du Pentagone, Lloyd Austin, devait ouvrir vers 10H00 (08H00 GMT) une réunion avec ses homologues alliés sur la base américaine de Ramstein, en Allemagne, pour accélérer les livraisons d'armes à l'Ukraine.
Les Ukrainiens ont surpris le monde en mars en repoussant une offensive russe sur Kiev, mais font face à des bombardements incessants et une lente progression de l'armée russe dans le Donbass, à l'est - que des séparatistes prorusses contrôlent déjà en partie depuis 2014 - et le sud du pays.
Les Russes affichent leur objectif de prendre le contrôle total de ces deux régions.
Après avoir rechigné à fournir des armes offensives à l'Ukraine, les Etats-Unis, comme la Grande-Bretagne, la France ou la République tchèque ont franchi le pas.
Même l'Allemagne devrait annoncer mardi la livraison de chars de type "Guepard", spécialisés dans la défense anti-aérienne, selon une source gouvernementale.
Selon Mike Jacobson, spécialiste civil de l'artillerie, les Occidentaux veulent permettre aux Ukrainiens de riposter aux bombardements russes de longue portée, qui visent à faire reculer le gros des forces ukrainiennes pour pouvoir ensuite envoyer chars et soldats occuper le terrain.
Ils espèrent que l'armée ukrainienne, grâce à de meilleures défenses anti-aériennes, aux drones d'attaque et aux renseignements fournis par l'Occident, pourra détruire une grande partie de la puissance de feu russe.
- Frappes russes -
A plus long terme, "nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu'elle ne puisse plus faire le même genre de choses que l'invasion de l'Ukraine", a aussi affirmé M. Austin.
Le président Zelensky a assuré lundi soir que la victoire ukrainienne n'était qu'une question de temps. "Grâce au courage de tous les Ukrainiens, de toutes les Ukrainiennes, notre Etat est un véritable symbole de la lutte pour la liberté", a-t-il affirmé lundi soir.
Mais sur le front du Donbass, la situation est compliquée, et "sur le plan du moral, ce n'est pas rose du tout", a indiqué à l'AFP Iryna Rybakova, officière de presse de la 93e brigade ukrainienne.
Plusieurs localités comme Izioum et Kreminna sont tombées ces deux dernières semaines et l'armée russe continue de grignoter du terrain, poche par poche, tandis que pour les Ukrainiens il s'agit depuis plusieurs jours de la contenir.
Dans le Donbass comme dans le Sud, "l'ennemi effectue des frappes sur les positions de nos troupes sur toute la longueur de la ligne de front avec mortiers, artillerie et lance-roquettes multiples", a indiqué mardi le ministère de la Défense ukrainien sur Telegram.
Dans le sud, deux missiles russes ont touché mardi matin la ville de Zaporijjia, faisant au moins un mort et un blessé et touchant une entreprise non précisée, selon l'administration régionale.
Zaporijjia, grand centre industriel sur le fleuve Dniepr, au sud duquel se trouve aussi la plus grande centrale nucléaire, a été ces dernières semaines le point d'accueil pour les civils ukrainiens fuyant le siège de Marioupol et d'autres villes pilonnées du Donbass.
Mais le ministère ukrainien de la Défense a affirmé mardi que la ville se prépare maintenant à une attaque des forces russes venues de la côte.
- Azovstal toujours pilonnée -
La situation semble par ailleurs bloquée à Marioupol, presqu'entièrement contrôlée par les Russes mais où sont toujours coincés quelque 100.000 civils selon Kiev.
Les forces russes continuent d'y pilonner le vaste complexe métallurgique Azovstal, où sont retranchés les derniers combattants ukrainiens avec selon eux près de 1.000 civils, a indiqué mardi sur Facebook le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kirilenko.
"Les bombardements continuent constamment, à l'artillerie lourde et à l'aviation", a-t-il indiqué. "Nous ne pouvons compter que sur nos propres forces", a-t-il ajouté.
Moscou a accusé Kiev d'avoir empêché lundi les civils de quitter Azovstal. Mais l'Ukraine a riposté qu'il n'y avait eu aucun accord avec la Russie pour garantir leur sécurité.
- Guterres à Moscou -
Les négociations russo-ukrainiennes semblent elles plus que jamais dans l'impasse.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a assuré lundi soir vouloir les poursuivre, tout en accusant le président Zelensky de "faire semblant" de discuter avec Moscou
"C'est un bon acteur (...), si on regarde attentivement et on lit attentivement ce qu'il dit, vous allez y trouver un millier de contradictions", a affirmé M. Lavrov.
M. Lavrov devait recevoir mardi à la mi-journée le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, pour sa première visite en Russie depuis le début d'un conflit qui a chamboulé les grands équilibres mondiaux et anéanti toute coopération entre Moscou et les Occidentaux, qui enchaînent sanctions et expulsions de diplomates.
M. Guterres devait ensuite être reçu par le président Vladimir Poutine, avant de partir pour Kiev.
Le conflit a jeté sur les routes près de 13 millions d'Ukrainiens, dont plus de cinq millions ont fui l'Ukraine, selon les derniers chiffres de l'ONU.
L'organisation a estimé mardi que le nombre de réfugiés ukrainiens fuyant leur pays pourrait atteindre 8,3 millions, et que la dégradation de la situation demandait de doubler l'appel à l'aide humanitaire pour aider l'Ukraine, à 2,25 milliards de dollars.
burx-cat/uh/at
F.Ferraz--PC