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Présidentielle: un dernier effort avant minuit pour Macron et Le Pen
Ligne d'arrivée en vue à minuit: dans les ultimes heures de la campagne, Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont engagés dans un sprint final pour mobiliser les Français, à deux jours du second tour de la présidentielle.
Marine Le Pen cherche à faire échec au "front républicain", actionné en 2002 contre son père puis en 2017 contre elle-même pour faire barrage à l'extrême droite, et plaide au contraire pour un "front anti-Macron" dimanche.
"Ce ne sont pas les sondages qui font l'élection", a-t-elle assuré alors qu'elle est donnée perdante, entre 42,5% et 44,5%, selon les dernières enquêtes d'opinion, contre 55,5% à 57,5% pour Emmanuel Macron. Mais "quelle que soit la manière dont je sors" de la présidentielle, "j'ai fait la campagne que je souhaitais", a-t-elle ajouté.
En déplacement à Etaples, à quelques encablures du Touquet, lieu de villégiature des époux Macron, Mme Le Pen a notamment dénoncé le projet de son adversaire de repousser l'âge de départ à la retraite à 65 ans, jugeant qu'en cas de réélection du président sortant, les "Français vont en prendre pour perpèt'".
"La retraite à 65 ans obligerait un jeune de 20 ans à travailler durant 45 ans pour pouvoir obtenir une retraite pleine", a-t-elle dit sur le marché local d'Etaples avant de se rendre dans un hôpital à Berck. Elle mettra un point final à sa campagne à Abbeville, dans la Somme.
Plus tôt dans la journée, elle avait dénoncé sur Europe 1 et CNews le fait que "l'ensemble des médias, des institutions déclenchent la diabolisation" de son parti.
"Cela fait huit mois que je cherche dans cette campagne présidentielle à arracher les Français à l'abstentionnisme", a-t-elle encore plaidé, affirmant qu'"Emmanuel Macron (la) traite +d'extrême droite+, il traite donc des millions de Français d'+extrême droite+" - en précisant qu'"extrême droite est une insulte".
- "Héritière" -
Tirant le bilan de l'entre-deux-tours, Emmanuel Macron a affirmé vendredi que son opposante était parvenue à "avancer masquée", cependant que "les fondamentaux de l'extrême droite sont là".
"Des millions de nos compatriotes se sont portés vers son parti et son projet parce qu'elle a donné le sentiment qu'elle répondait au problème de pouvoir d'achat. Mais ses réponses ne sont pas viables. Une ambiguïté s'est créée, mais je pense que les fondamentaux de l'extrême droite sont là", a affirmé le président candidat, sur France Inter.
"Mme Le Pen est l'héritière d'un père, d'un parti et d'une idéologie qui a aussi reposé sur beaucoup d'antisémitisme", a-t-il encore accusé.
M. Macron tient un dernier meeting à Figeac, dans le département rural du Lot qui a voté massivement pour lui il y a cinq ans.
En cette fin de campagne musclée, les deux rivaux craignent surtout une démobilisation des électeurs ce week-end. D'autant plus que les trois zones scolaires seront en vacances, avec notamment le début du congé de printemps pour la région parisienne.
L'enjeu dans ces dernières heures combatives est de mobiliser les abstentionnistes, convaincre les indécis et séduire l'électorat du chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, plus gros réservoir de voix à l'issue du premier tour (près de 22%).
A minuit, ils ne pourront plus parler ni agir: réunions publiques, distributions de tracts et propagande numérique des candidats seront interdites. Et aucun sondage ne pourra être publié avant les premières estimations diffusées dimanche à 20H00.
En Guadeloupe, Guyane, Martinique, à Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon et en Polynésie française où le scrutin est avancé à samedi, la campagne a pris fin jeudi à minuit heure locale.
F.Cardoso--PC