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Présidentielle J-5: Mélenchon se démultiplie, écart resserré entre Macron et Le Pen
A cinq jours du premier tour, Jean-Luc Mélenchon tient mardi à Lille le dernier grand meeting de sa campagne présidentielle en se démultipliant dans 11 autres villes grâce à des hologrammes, décidé à s'immiscer entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, attendu lui dans le Finistère.
Le leader LFI ne veut pas croire au duel entre le président-candidat et sa concurrente d'extrême droite, dont l'écart se resserre dans les sondages: "ça n'aura pas lieu, ça, Macron/Le Pen", a-t-il estimé sur Sud Radio mardi matin.
"Je pense que j'ai une très sérieuse probabilité d'y arriver et que M. Macron ferait bien de se demander s'il est réellement certain qu'il va s'y trouver. Regardez les courbes", a-t-il ajouté.
Troisième dans les sondages à environ 15,5%, le candidat insoumis achève au Grand Palais de Lille son marathon de meetings hebdomadaires entamé en janvier, qui ont rassemblé à chaque fois des milliers de personnes.
Cette fois-ci, il compte toucher encore davantage d'électeurs en déployant, comme en 2017, ses "hologrammes" dans 11 villes: pendant qu'il parlera en chair et en os dans la capitale nordiste, son image sera projetée en trois dimensions sur des scènes au Havre, à Vannes, Poitiers, Pau, Narbonne, Albertville, Montluçon, Besançon, Metz, Trappes et Nice.
- Macron dans le Finistère -
Pour les Insoumis, l'objectif est d'enfoncer le clou et de s'imposer comme la seule campagne à gauche capable de qualifier son candidat au second tour, et incarner le "vote utile". De quoi s'attirer les foudres de la candidate socialiste Anne Hidalgo qui accuse son rival d'avoir "fracturé" la gauche et de n'avoir "jamais voulu faire d'alliance".
Reste que Jean-Luc Mélenchon est toujours distancé par la candidate RN Marine Le Pen qui poursuit sa dynamique ascendante de ces dernières semaines. Elle grimpe à 22% et réduit l'écart avec Emmanuel Macron qui cède du terrain à 27,5%, selon un sondage Ifop publié lundi.
Dans cette enquête, le rapport de force entre les deux candidats pour le second tour le 24 avril n'a pas changé en une semaine, avec Macron à 53% et Le Pen à 47%. Mais selon un autre sondage, d'Harris Interactive, le chef de l'Etat et la cheffe du Rassemblement national sont respectivement crédités de 51,5% et 48,5% des intentions de vote.
"Les derniers points qui vous séparent des 50% sont les plus difficiles à gagner", estime cependant le politologue Jean-Yves Camus, spécialiste de l'extrême droite.
Face au danger, le président sortant s'en est pris, dans un entretien lundi aux quotidiens régionaux du groupe Ebra, à sa rivale qu'il a renvoyée à "l'héritière d'un clan".
Après son meeting géant de La Défense samedi, Emmanuel Macron reprend la route avec un déplacement prévu à Spézet, dans le Finistère, sur les terres de Richard Ferrand, président de l'Assemblée nationale et soutien de la première heure.
Il doit s'exprimer sur les thèmes de l'Europe et de la relation entre l'Etat et les régions, au terme d'un quinquennat marqué par des tensions entre l'exécutif et les collectivités, notamment sur la gestion de la crise sanitaire ou des questions fiscales.
- "L'antisémitisme, un poison" -
M. Macron, en revanche, ne participera pas à l'émission politique "Elysée 2022" sur France 2 pour des "problèmes d'agenda". Il était attendu avec la PS Anne Hidalgo, l'écologiste Yannick Jadot, la LR Valérie Pécresse, qui rentre de Guadeloupe, le polémiste d'extrême droite Eric Zemmour et le NPA Philippe Poutou.
L'attention des candidats se porte aussi depuis lundi après-midi sur l'affaire d'un jeune homme de confession juive percuté par un tram mi-février à Bobigny à la suite de violences, mise en avant par l'extrême droite.
Son impact sur la campagne reste à mesurer mais plusieurs candidats ont réclamé toute la lumière sur les circonstances de cette affaire qui, à quelques jours du premier tour, est remontée jusqu'à l'Elysée.
Eric Zemmour a multiplié les tweets sur le sujet et est en lien avec la famille du jeune homme. "Est-il mort parce que juif ?" s'est-il interrogé.
Marine Le Pen (RN) a évoqué mardi sur France Inter un "acte criminel" qui aurait été "caché" en accident.
La candidate d'extrême gauche Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) a elle dénoncé "une instrumentalisation qui est faite par Éric Zemmour de ce drame" pour mettre "toute la violence de la société sur le dos de l'immigration".
A sa demande, le cabinet d'Emmanuel Macron a eu au téléphone la mère puis le père de la victime, Jeremy Cohen, pour "faire toute la lumière sur cette affaire" qu'il compte "suivre de près", selon l'Elysée.
A.S.Diogo--PC