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Présidentielle: les candidats tentent de mobiliser sur fond de guerre en Ukraine
Les candidats à la présidentielle ont eu du mal lundi à échapper à la guerre en Ukraine qui les oblige à se positionner, comme Marine Le Pen, qui a annoncé qu'elle n'assisterait pas à l'intervention du président ukrainien à l'Assemblée avant de se raviser.
A 20 jours du scrutin, c'est la dernière ligne droite et l'heure est à la mobilisation générale pour conjurer une abstention qui pourrait être élevée. Si Emmanuel Macron, donné à environ 30% au premier tour dans les sondages, fait figure de grand favori, la deuxième place est plus indécise.
Le président sortant obtiendrait 28% des suffrages au 1er tour, en baisse de trois points sur une semaine, selon un sondage "rolling" Ifop-Fiducial publié lundi. Il est suivi par Marine Le Pen (18,5%), tandis que Jean-Luc Mélenchon (14%) passe devant Eric Zemmour (12,5%), Valérie Pécresse pointant à la 5e place avec 10,5% des intentions de vote, selon cette étude réalisée pour Paris Match, LCI et Sud Radio.
Dans le camp Macron, les propositions continuent d'être égrenées au fil des jours. Selon le Parisien, le président-candidat réfléchit à une mutualisation de la déclaration d'impôts des couples en union libre, ce qui est aujourd'hui réservé aux ménages mariés ou pacsés, pour réduire leurs impôts.
Invité du 20H00 de TF1, non pas en tant que Premier ministre mais comme soutien du candidat Macron, et alors que le président sortant s'est souvent vu reprocher sa verticalité, Jean Castex a fait l'éloge d'"un homme extrêmement préoccupé par tous les sujets de vie quotidienne de nos concitoyens".
Après le candidat Insoumis Jean-Luc Mélenchon qui a réussi à rassembler dimanche à Paris des dizaines de milliers de sympathisants, son rival d'extrême droite Eric Zemmour compte bien faire de même le 27 mars au Trocadéro.
Signe d'une radicalisation de sa posture, il a annoncé lundi soir vouloir créer, s'il était élu président, "un ministère de la +remigration+", pour expulser les "étrangers dont on ne veut plus", "clandestins", "délinquants", "criminels" et "fichés S".
Entre ces deux grands rassemblements de la semaine, l'Ukraine s'invite de nouveau dans cette drôle de campagne avec le président Volodymyr Zelensky qui interviendra mercredi en direct par vidéo devant les députés et sénateurs français, quasiment un mois après l'invasion russe.
- "Pas d'admiration particulière" -
La candidate du Rassemblement national a marqué sa différence lundi, affirmant qu'elle n'avait "pas d'admiration particulière" pour le président ukrainien et en expliquant sur franceinfo qu'elle ne serait pas mercredi à l'Assemblée quand il s'adressera aux députés français en raison "d'obligations prises depuis bien longtemps".
"Je crois juste qu'il se comporte comme un chef d'Etat. Et ça ne devrait pas susciter l'admiration, ça devrait être +normal+", a-t-elle dit, s'attirant aussitôt les foudres et les moqueries, venant notamment du côté d'Emmanuel Macron.
Quelques heures plus tard, elle a finalement annoncé sa présence mercredi.
Son rival de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, seul autre député au sein des candidats à la présidentielle, a fait savoir qu'il serait bien présent à l'Assemblée pour l'intervention du chef de l'Etat ukrainien.
Candidat de gauche le mieux placé, en hausse dans les sondages ces dernières semaines, il espère bien trouver "cinq points en trois semaines" afin de se qualifier pour le second tour. Il va désormais tenir un grand meeting par semaine, avec une réunion publique au Prado de Marseille dimanche.
- "Apéroussel" -
"On peut cette fois se payer le luxe de chasser l'extrême droite du tableau de l'élection présidentielle dès le premier tour", a affirmé sur LCI le numéro 2 de La France insoumise Adrien Quatennens.
Dans le camp de la candidate de droite Valérie Pécresse, qui accuse le président-candidat d'avoir pillé son programme, on veut toujours y croire malgré les sondages qui la donnent en 4e voire 5e position.
"Il ne s'agit pas de viser la troisième place, ou quoi que ce soit. L'élection présidentielle, c'est un podium à deux", a affirmé Xavier Bertrand (LR), assurant sur Cnews qu'Emmanuel Macron n'avait "plus d'idées": "son seul projet, aujourd'hui, c'est de rester au pouvoir".
"La campagne n'a pas commencé", a déploré le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau sur France 5 pour qui "il faut pousser un coup de gueule" sur le refus d'Emmanuel Macron de descendre dans l'arène pour débattre avec ses adversaires.
Pour Fabien Roussel, "les vingt jours qui restent sont déterminants". "C’est maintenant qu’on attaque le col du Tourmalet", a déclaré au Parisien le candidat communiste, qui va proposer "des réunions d'appartement, des soirées apéro, les +Apéroussel+, dans nos locaux, sur les marchés…" partout en France.
En cas de second tour Macron-Le Pen, il a dit qu'il appellerait "à faire barrage à l'extrême droite".
A.Magalhes--PC