Portugal Colonial - Marion Maréchal, égérie schismatique de l'extrême droite

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Marion Maréchal, égérie schismatique de l'extrême droite
Marion Maréchal, égérie schismatique de l'extrême droite

Marion Maréchal, égérie schismatique de l'extrême droite

Dans la famille Le Pen, la cassure entre le grand-père Jean-Marie et la fille Marine en 2015 a laissé des traces. C’est maintenant la petite-fille, Marion Maréchal, qui divise à nouveau le clan en ralliant le rival de sa tante, Eric Zemmour.

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"J'ai la certitude que la recomposition politique va advenir, je crois de nouveau la victoire possible", a lancé la jeune femme, dimanche à Toulon, invitée vedette d'un meeting de l'ex-polémiste.

La jeune femme blonde, âgée de 32 ans, n'a que deux ans quand elle fait ses débuts politiques, posant dans les bras de Le Pen père, co-fondateur du Front national, sur une affiche de campagne pour des élections régionales en 1992 dans la région de Marseille.

C'est aussi son grand-père qui convainc Marion Maréchal en 2012 à se présenter aux élections législatives à Carpentras (Vaucluse) pour "laver l'affront" de la ville où le FN avait fait figure d'accusé après la profanation de tombes juives en 1990. Elle devient alors la benjamine des députés à 22 ans.

Trois ans plus tard, la jeune députée d'extrême droite remplace aux régionales son aïeul qui lui a cédé la place après de nouveaux propos polémiques sur la Shoah.

A ce moment-là, Marion Maréchal entretient déjà l'idée qu'elle pourrait arrêter la politique pour se consacrer à sa famille ou travailler dans le privé.

- Émancipation -

Elle ne sautera finalement le pas qu'après la défaite de Marine Le Pen à la présidentielle de 2017 pour fonder une "école" privée de sciences politiques à Lyon. Avec pour objectif de mener un combat davantage "culturel et métapolitique" qu'électoral ou partisan.

Son émancipation politique démarre en février 2018 devant le gratin conservateur américain, où elle souhaite rendre à la France "sa grandeur", saluant le Brexit et la Manif pour tous.

Elle abandonne ensuite le nom Le Pen, ne renouvelle pas sa carte au FN, devenu RN, où elle est pourtant populaire mais en désaccord avec sa tante qui préside le parti depuis 2011.

Marion Maréchal est plus identitaire qu'elle et davantage libérale sur le plan économique. Catholique pratiquante, diplômée d'un master en droit public, elle est aussi plus conservatrice sur le plan sociétal.

Réputée "bosseuse" mais parfois "cassante", elle soutient comme Eric Zemmour l'idée d'une "union des droites" entendue comme un rapprochement entre l'extrême droite et la droite classique, quand Marine Le Pen dit ne plus croire au clivage gauche-droite.

Et, en septembre 2019, Marion Maréchal organise avec ses proches une "convention de la droite" où un certain Eric Zemmour lui vole la vedette avec des propos virulents sur l'immigration et l'islam.

- "Confrontation" -

Cette conférence relance les spéculations sur son avenir, alors elle jure qu'elle ne sera pas candidate en 2022 pour éviter une "confrontation" avec sa tante.

Marine Le Pen lui a d'ailleurs rappelé cet engagement en janvier, en s'émouvant à l'idée qu'elle puisse "pencher" pour Eric Zemmour alors qu'elle a "élevé" sa nièce, avec sa soeur Yann, lorsqu'elle était bébé.

Cette fois, son grand-père ne la soutient pas mais adoube sa fille malgré leurs divergences. Sa mère, Yann Le Pen, reste en revanche à ses côtés.

Eric Zemmour considère comme "envisageable" qu'elle soit son Premier ministre s'il est élu, même si Marion Maréchal a des différends avec lui sur les prénoms ou les signes religieux.

Marion Maréchal "apporte une plus-value au niveau de l'électorat, elle rassure la droite classique alors que nous c'est plus un apport de militants, d'élus", analyse Nicolas Bay, ancien membre dirigeant du RN, qui a récemment rejoint Eric Zemmour.

Née en décembre 1989, fille naturelle d'un journaliste otage au Liban dans les années 80, Roger Auque, mais élevée et reconnue par Samuel Maréchal, patron du Front national de la Jeunesse dans les années 1990, elle a les mêmes cheveux blonds que sa mère.

Après une première union en 2014 de laquelle est née une fille, Olympe, elle a épousé en septembre un eurodéputé italien du parti néo-fasciste Fratelli d'Italia, Vincenzo Sofo, dont elle attend un enfant pour juin.

F.Santana--PC