Portugal Colonial - Ukraine: nouvelle tentative d'évacuation de civils à Marioupol, violents combats autour de Kiev

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Ukraine: nouvelle tentative d'évacuation de civils à Marioupol, violents combats autour de Kiev
Ukraine: nouvelle tentative d'évacuation de civils à Marioupol, violents combats autour de Kiev

Ukraine: nouvelle tentative d'évacuation de civils à Marioupol, violents combats autour de Kiev

Une nouvelle tentative pour évacuer des civils du port stratégique ukrainien de Marioupol, assiégé par les troupes russes, est prévue dimanche, tandis que de violents combats font rage autour de Kiev, les Occidentaux ayant été mis en garde par Vladimir Poutine contre tout acte hostile.

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Après une tentative avortée samedi à cause de bombardements russes, un couloir humanitaire doit être ouvert à 12H00 locales (10H00 GMT) pour évacuer des civils de Marioupol et de Volnovakha, dans le Sud-Est de l'Ukraine.

La municipalité de Marioupol, qui a fait cette annonce, indique qu'un accord de cessez-le-feu temporaire a été convenu avec les forces russes dans le secteur.

Au 11e jour de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, Marioupol est sous "blocus humanitaire" et connait une situation "très difficile", a affirmé samedi soir son maire Vadim Boïtchenko, sur Youtube.

Selon lui, les bombardements des derniers jours ont fait des "milliers de blessés" dans cette ville de 450.000 habitants sur les rives de la mer d'Azov.

Les habitants n'ont ni eau ni nourriture, ni chauffage ni électricité, selon Laurent Ligoz, coordinateur d'urgence de l'ONG Médecins sans frontières (MSF). La situation y est "catastrophique".

La chute de Marioupol serait un tournant dans l'invasion russe, lancée depuis le 24 février.

Elle permettrait la jonction entre les troupes en provenance de la Crimée annexée, qui ont déjà pris les ports clés de Berdiansk et de Kherson, et celles du Donbass. Ces forces consolidées pourraient ensuite remonter vers le centre et le nord de l'Ukraine.

Les soldats russes se rapprochent également de Kiev, où ils rencontrent une résistance tenace.

Si la capitale a été épargnée dans la nuit de samedi à dimanche par les bombardements, d'intenses combats ont lieu dans sa périphérie, selon l'administration régionale ukrainienne, notamment autour de la route menant vers Jytomyr (150 km à l'ouest de Kiev), "le point le plus chaud".

Les combats continuent aussi à Tcherniguiv (à 150 km au nord de la capitale), selon la même source. Des dizaines de civils ont été tués ces derniers jours dans cette ville de 300.000 habitants, où une équipe de l'AFP a constaté samedi des scènes de dévastation.

"Il y avait des corps partout sur le sol. Ils faisaient la queue pour la pharmacie là, ici, et ils sont tous morts", a témoigné Sergueï, un survivant.

L'armée russe a dit avoir "éliminé" près d'une centaine d'avions, 778 chars et véhicules blindés ukrainiens, selon un communiqué dimanche du ministère russe de la Défense, ajoutant avoir détruit l'aéroport de Starokonstantinov, à mi-chemin entre Kiev et Lviv (ouest).

Moscou avait évoqué mercredi la mort de 498 soldats russes et 2.870 morts côté ukrainien. Kiev fait état dimanche plus de 11.000 soldats russes tués, sans mentionner ses propres pertes militaires. Des chiffres impossibles à vérifier de manière indépendante.

Pour sa part, l'ONU a confirmé la mort de 351 civils et plus de 700 blessés, un "bilan sans doute bien plus élevé car les vérifications sont en cours".

L'armée ukrainienne a annoncé une "contre-offensive" de ses troupes dans la région de Kharkiv (est), dans le collimateur depuis plusieurs jours de l'armée russe.

"L'ennemi a été stoppé à Kiev et Kharkiv (...) la situation (dans le pays) est sous contrôle", a assuré dimanche sur Facebook le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov. Qualifiant les soldats russes de "terroristes", il a assuré leur infliger "d'importantes pertes".

- L'exode se poursuit -

La cohue s'est emparée des gares dans les villes menacées par la progression des forces russes, femmes et enfants cherchant à partir à l'abri après des adieux déchirants avec leurs maris et pères restés sur place pour se battre.

"Nous envoyons nos femmes et nos enfants à Lviv, peut-être plus loin, et nous restons ici (...) c'est une situation horrible", confie à Dnipro (centre) Andrey Kyrytchenko, un maçon de 40 ans.

Selon l'ONU, plus de 1,5 million de personnes se sont déjà réfugiées à l'étranger depuis l'invasion de l'Ukraine et on compte plus d'un million de déplacés à l'intérieur du pays. "Il s'agit de la crise des réfugiés qui connaît la croissance la plus rapide en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale", a indiqué dimanche le Haut Commissaire aux réfugiés Filippo Grandi.

Cet exode suscite une forte mobilisation, notamment dans les Etats voisins comme la Moldavie, où le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken se trouvait dimanche, après s'être rendu samedi en Pologne. Washington compte mobiliser 2,75 milliards de dollars (2,51 milliards d'euros) pour cette crise humanitaire, a-t-il déclaré.

Les "questions de sécurité", du "soutien financier pour l'Ukraine" et de "la poursuite des sanctions contre la Russie" ont été au coeur d'un entretien téléphonique entre les présidents américain Joe Biden et ukrainien Volodymyr Zelenski, a annoncé ce dernier dimanche sur Twitter.

- Avertissements de Poutine -

Vladimir Poutine a de son côté averti considérer "comme une participation au conflit armé" la mise en place par tout pays d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine.

L'Otan s'y refuse pour l'instant, de peur de se retrouver entraînée dans un affrontement direct avec la Russie, bien que Kiev réclame avec insistance cette mesure.

Les sanctions occidentales, qui affectent lourdement le secteur économique et financier russe, "s'apparentent à une déclaration de guerre", a aussi affirmé le président russe.

Si elle ne se plie pas à ses exigences, l'Ukraine pourrait perdre son "statut d'Etat", a-t-il menacé. Moscou réclame notamment un statut "neutre et non nucléaire" pour le pays et sa démilitarisation, ce que Kiev, qui cherche à adhérer à l'Union européenne et à l'Otan, juge inacceptable.

Sur le front diplomatique, les efforts se poursuivent. Samedi, Vladimir Poutine a reçu à Moscou, pendant près de trois heures, le Premier ministre israélien Naftali Bennett, qui a proposé sa médiation en mettant en avant les liens solides qui unissent son pays à la Russie et à l'Ukraine.

M. Bennett s'est ensuite entretenu au téléphone avec M. Zelensky, avant de se rendre à Berlin pour rencontrer le chancelier allemand Olaf Scholz. Peu de détails ont filtré sur le contenu des discussions.

Selon les autorités ukrainiennes, une troisième session de négociations avec les Russes aura lieu lundi, mais les chances de parvenir à des accords paraissent infimes.

- Fuite des capitaux -

Les entreprises étrangères continuent massivement de quitter la Russie. Dernières en dates : les géants américains des cartes bancaires Visa et Mastercard, qui ont annoncé samedi la suspension de leurs opérations en Russie. Les cartes Visa et Mastercard émises par les banques russes ne fonctionneront plus à l'étranger, et les cartes étrangères ne seront plus valables en Russie.

Le système de paiements PayPal a lui aussi suspendu ses services en Russie, selon une lettre de son président Dan Schulman.

En Russie, la banque centrale a demandé dimanche aux banques de ne plus publier leurs bilans financiers. Le rouble s'est effondré après l'instauration des sanctions internationales contre Moscou et certaines des plus grandes banques russes ont été coupées du système interbancaire international Swift.

Les autorités russes multiplient les mesures tous azimuts pour freiner la fuite des capitaux et craignent l'apparition d'un marché noir alimentaire.

La compagnie aérienne Aeroflot a pour sa part annoncé la suspension de ses vols internationaux à partir du 8 mars. Le régulateur de l'aviation russe, Rossaviatsia, a recommandé à toutes les compagnies du pays de cesser les vols vers l'étranger afin d'éviter la saisie de leurs appareils, dont une grande partie appartiennent à des compagnies de leasing occidentales.

Dans le même temps, les manifestations contre la guerre se multipliaient en Europe: ils étaient plus de 40.000 personnes samedi à Zurich, la ville la plus peuplée de Suisse, plus de 40.000 en France dont 16.000 à Paris, et des milliers également à Rome.

C.Amaral--PC