- WTA: Gauff qualifiée pour les demi-finales à Pékin
- Combats entre le Hezbollah et Israël dans le sud du Liban, raids à Beyrouth
- Revolut demande à Meta de rembourser les victimes de fraude
- 500.000 euros de revenus par an: une poignée de ménages verront leurs impôts augmenter
- L'OMS lance la lutte mondiale contre la dengue
- Le nouveau chef de l'Otan à Kiev pour assurer l'Ukraine de son soutien
- Liban: raids et combats meurtriers entre le Hezbollah et Israël
- Commissaires européens: un mois de "stress" avant le "grand oral"
- Incorporation de plastiques recyclés: la France réfléchit à un système de bonus-malus
- Taïwan: neuf morts dans l'incendie d'un hôpital en plein typhon
- Le Premier ministre japonais veut créer un "indice du bonheur", selon des médias japonais
- Lutte contre le dopage: Eurosport 2 et franceinfo épinglés par l'Arcom
- Présidentielle américaine: les moments clés d'une campagne hors norme
- Entre les mains de l'Etat, le sort du Stade de France fixé d'ici début 2025
- Raid israélien meurtrier à Beyrouth, huit soldats israéliens tués dans le sud du Liban
- La Bourse de Paris en recul face aux tensions géopolitiques et aux baisses de taux
- L'automobile, secteur malade de l'Europe?
- Le padel, en compétition à Roland-Garros, explose en France
- Dieselgate: une vague d'entreprises et de collectivités se joignent aux procédures françaises
- En Chine, le monde viticole à l'épreuve du changement climatique
- La nouvelle compagnie privée de trains Proxima commande 12 TGV Alstom pour 850 M EUR
- Au Burkina Faso, "ils tuent même les enfants"
- Costa Rica: des peaux de poissons recyclées en vêtements et bijoux
- Béatrice Zavarro, avocate de Pelicot, "seule face au monde" mais sereine
- Gardiennes de l'eau, les communes rurales veulent peser face aux villes
- Au Maroc, des stations de dessalement mobiles pour étancher la soif des zones reculées
- Au Sénégal, l'aquaculture cherche son cap
- Au Kazakhstan, un village décrépit attend l'atome
- L'intelligence artificielle, prochaine rivale des lauréats du Nobel?
- Ligue Europa: Nice face à son double, la Lazio
- Ligue Europa: l'OL en quête de certitudes à Glasgow
- Taïwan se calfeutre pour le deuxième jour de suite à l'approche d'un typhon
- Argentine: nouvelle manifestation massive contre Milei pour défendre l'université
- Ligue des champions: Sous des pluies torrentielles, Monaco arrache un point à Zagreb
- C1: le Bayern Munich soufflé par Aston Villa (1-0)
- Ligue des champions: Liverpool et Salah enchaînent contre Bologne
- Ligue des champions: l'exploit lillois contre les Rois de Madrid (1-0)
- Ligue des champions: exploit de Lille contre le Real Madrid, Monaco se sort du piège croate
- Wall Street termine proche de l'équilibre, aidée par de bons chiffres de l'emploi
- Un médecin lié à la mort de la star de "Friends" Matthew Perry plaide coupable
- Washington tente urgemment de cadrer la riposte d'Israël à l'Iran
- La République dominicaine va expulser 10.000 Haïtiens sans-papiers par semaine
- Ouragan Hélène: l'armée en renfort, Biden et Harris dans trois Etats touchés
- Macron définit son nouveau rôle: consacrer son "énergie" aux réformes européennes
- Dans le village de Jimmy Carter, Trump en vedette
- La Bourse de Paris a fini stable malgré les tensions entre Israël et l'Iran
- Au coeur de l'usine Thales de Gémenos, la carte bancaire continue de se réinventer
- Wall Street surmonte l'anxiété liée au Moyen-Orient grâce à l'emploi américain
- TotalEnergies tente de rassurer ses investisseurs depuis New York en pleine baisse des prix
- Journalistes en Afghanistan: censure, arrestations, violences ou exil
Au Kazakhstan, un village décrépit attend l'atome
Dans l'immense steppe du Kazakhstan, en bordure d'un village à moitié abandonné, quelques chiens surveillent le terrain vague où doit être construite la première centrale nucléaire de ce pays d'Asie centrale riche en uranium mais déficitaire en électricité.
"Ca fait tant d'années que j'attends le début du chantier, j'en rêve", dit à l'AFP Sergueï Tretiakov, habitant d'Ulken, dans le sud de cette ex-république soviétique cinq fois plus grande que la France.
Pour que son rêve se réalise, une majorité de Kazakhs doit voter "pour" lors d'un référendum dimanche, convoqué par le président Kassym-Jomart Tokaïev qui assure vouloir "prendre les décisions importantes avec le soutien du peuple".
Car la question de l'atome est sensible dans ce pays dont la mémoire collective reste marquée par les quelque 450 essais nucléaires soviétiques menés dans le nord-est entre 1949 à 1989, exposant 1,5 millions de personnes aux radiations.
Dans les faits, le scrutin de dimanche dans cet Etat autoritaire vise à donner un vernis de légitimité démocratique à un choix déjà entériné, la campagne ayant été à sens unique en faveur du oui. Reste à savoir qui construira le réacteur: la Russie, la Chine, la France ou la Corée du Sud.
Riche en pétrole, métaux rares et producteur de près de la moitié de l'uranium mondial, le Kazakhstan espère grâce au nucléaire combler enfin son déficit chronique d'énergie, notamment dans le sud où vivent la moitié des quelque vingt millions de Kazakhs.
A Ulken, en tout cas, on est prêt, selon M. Tretiakov, un ingénieur.
"Sous l'URSS dans les années 1980, Ulken avait déjà été choisi pour abriter une centrale thermique. Le sol y est résistant et son emplacement permet de distribuer l'électricité vers le nord et le sud", dit-il.
"Nous avions déjà fait des digues et un bassin de refroidissement", explique le sexagénaire, montrant les eaux de l'immense lac Balkhach, l'un des plus grands d'Asie centrale.
L'effondrement de l'URSS a enterré le projet, si bien qu'à Ulken, la centrale thermique aux cheminées fumantes n'existe qu'en peinture sur un immeuble partiellement vide de neuf étages.
Depuis, Ulken se meurt: les immeubles abandonnés côtoient ceux aux entrées murées qui n'ont jamais été achevés, et les rues sont réduites à l'état de pistes poussiéreuse envahies de mauvaises herbes.
- Ville abandonnée -
Dans un appartement faisant office de mairie, Indira Kerimbekova, employée municipale, feuillette un album de photos d'Ulken en construction.
"Jusqu'à l'effondrement de l'URSS, 10.000 personnes vivaient ici. J'ai du mal à y croire", s'étonne-t-elle, s'attardant sur la photo d'un restaurant, aujourd'hui en ruines.
"Il y avait tout: magasins, écoles, coiffeurs, restaurants", énumère-t-elle, amère. Désormais, les seuls commerces sont des épiceries de subsistance et le premier hôpital est à 200 kilomètres.
Ulken, qui signifie "grand" en kazakh, ne compte plus que 1.500 âmes, principalement des personnes âgées, loin des 45.000 habitants planifiés par l'Union soviétique une fois la centrale thermique construite.
Devant un dortoir aux fenêtres brisées, Tatiana Vetrova, retraitée, explique qu'avec l'abandon du projet de centrale, "les gens sont partis, il n'y avait plus de travail".
"Pour gagner quelques sous, il fallait pêcher du poisson, le fumer et le vendre au bord de la route", se rappelle-t-elle.
Après 40 ans d'attente, la plupart des habitants d'Ulken veulent croire aux bénéfices de l'atome.
"Je veux vraiment que notre village prospère", dit Tatiana Vetrova.
"On attend que notre village revive", abonde Anna Kapoustina, mère au foyer de cinq enfants, dont le mari est mineur à Aktioubé, à environ 2.500 kilomètres de là.
- "Abondance" -
Et pour que les Kazakhs votent oui, les autorités ne lésinent pas. Elles ont dépêché des membres du "quartier général du peuple pour la construction d'une centrale nucléaire", en réalité une branche de l'omnipotent parti présidentiel, afin d'animer des "séances d'information" à travers le pays.
A Ulken, un panneau assure que "l'atome pacifique" apportera "l'abondance".
"Je sais ce que c'est de s'éclairer à la bougie", dit Mme Kapoustina à l'AFP, croyant aux promesses d'une "électricité peu chère et ininterrompue".
La trentenaire montre un tract indiquant d'un ton paternaliste aux électeurs la marche à suivre: "Prenez un bulletin, cochez oui et déposez-le dans l'urne".
Néanmoins, certains habitants n'ont pas confiance, avec à l'esprit les décennies de dommages sanitaires et environnementaux causés par les centaines de bombes atomiques que l'URSS a fait exploser.
"On va perdre le lac et les poissons, je suis contre cette centrale", lâche Jeksenkoul Koulanbaïeva, retraitée de 62 ans.
"De nombreux citoyens et experts ont des craintes sur la sécurité des centrales nucléaires, ce qui est compréhensible au vu de l'héritage tragique du polygone nucléaire de Semipalatinsk", avait même reconnu le président Tokaïev.
T.Vitorino--PC