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En Espagne, les secours recherchent toujours d'éventuelles nouvelles victimes

En Espagne, les secours recherchent toujours d'éventuelles nouvelles victimes

Six jours après les inondations qui ont fait au moins 217 morts en Espagne, les secours ont poursuivi lundi leurs recherches dans la région de Valence, où les autorités redoutent toujours de voir le bilan des victimes grimper.

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"Au début, il y avait une morgue mise en place pour environ 100 victimes, mais nous avons rapidement compris que ce ne serait pas suffisant", a expliqué au cours d'une conférence de presse le général Javier Marcos, responsable de l'Unité militaire d'urgence (UME).

"Nous avons prévu une morgue qui peut accueillir aujourd'hui 400 morts", a-t-il poursuivi.

Au lendemain d'une journée chaotique, durant laquelle une foule en colère a accueilli par des insultes et jets de boue la visite du Premier ministre Pedro Sánchez et du roi Felipe VI dans l'une des localités les plus touchées par les inondations, la priorité reste toujours en effet la localisation des disparus --dont le nombre précis n'a jamais été communiqué par les autorités.

Les inondations dévastatrices de la semaine dernière ont fait au moins 217 morts: 213 dans la seule région de Valence, trois en Castille-la-Manche et une en Andalousie.

Mais le bilan final de victimes pourrait être plus lourd et les autorités s'inquiètent en particulier de la situation dans de nombreux parking souterrains, totalement inondés, et qui n'ont pas encore été complètement inspectés.

- "Des millions de litres" -

C'est notamment le cas du parking de Bonaire, un vaste centre commercial d'Aldaia, une commune de 31.000 habitants de la banlieue de Valence. D'une capacité de 5.700 places, dont près de la moitié en sous-sol, ce dernier est totalement inondé.

"Le centre commercial est dévasté dans sa partie supérieure. Et en bas, c'est une terrible inconnue. Nous ne sommes pas sûrs de ce que nous allons trouver", a déclaré le maire d'Aldaia Guillermo Lujan à la télévision publique TVE.

Ces derniers jours, les effectifs de l'UME, qui interviennent lors de catastrophes naturelles, ont installé de nombreuses pompes pour commencer à évacuer l'eau.

Des plongeurs ont réussi à pénétrer dans le souterrain, sans repérer de corps pour l'instant. En fin de matinée lundi, la police a confirmé de son côté n'avoir retrouvé aucune victime dans les 50 premiers véhicules inspectés.

Lundi matin, l'agence météorologique espagnole (Aemet) a officiellement assuré que la situation de "crise météorologique" avait pris fin dans la région de Valence, mais l'inquiétude s'est déplacée en milieu de journée quelque 350 km plus au nord, à Barcelone, placée en alerte rouge.

Des pluies torrentielles y ont entraîné des annulations ou de très importants retards pour quelque 70 vols de l'aéroport. Dix-huit autres vols ont aussi dû être déroutés. La circulation des trains à grande vitesse entre Barcelone et Madrid a également été perturbée.

D'impressionnantes images, largement relayées sur les réseaux sociaux, ont également montré des véhicules bloqués sur une voie d'autoroute près de la capitale catalane ou des rues inondées dans des localités voisines. L'alerte rouge de l'Aemet a pris fin à 14H00 (13H00 GMT).

- Colère et détresse -

Dans les localités les plus touchées par les inondations de la semaine dernière, la colère et la détresse prédominent six jours après la tragédie. De nombreuses rues restent obstruées par des piles de voitures, de boue et de déchets, et des foyers sont toujours privés de téléphone ou d'électricité.

"Je suis née ici et j'ai tout perdu", a confié à l'AFP Teresa Gisbert, une habitante de Sedavi, autre localité sinistrée de la banlieue de Valence.

Dans sa maison, une ligne sombre d'un mètre de boue est visible, là où l'eau a pénétré. "Ils nous ont dit +alerte pluie+ mais ils auraient dû nous parler d'+inondation+", déplore cette femme de 62 ans.

Dimanche, ce sentiment d'impuissance s'est transformé en flot de colère lorsque le roi Felipe VI et la reine Letizia se sont rendus avec Pedro Sánchez et le président conservateur de la région de Valence Carlos Mazón à Paiporta, commune considérée comme l'épicentre de la tragédie.

"Assassins! Assassins!", ont hurlé des habitants excédés. Certaines personnes ont jeté de la boue et divers objets sur le cortège, alors que fusaient les insultes à l'encontre du Premier ministre et de M. Mazón, rapidement évacués par les services de sécurité.

G.M.Castelo--PC