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La recherche de survivants se poursuit en Espagne après les inondations, mais le risque demeure
La recherche de survivants se poursuit jeudi frénétiquement dans le sud-est de l'Espagne, dont les habitants, encore traumatisés après des inondations monstrueuses qui ont fait une centaine de morts, ont été appelés à rester chez eux, le risque étant toujours présent dans certaines zones.
Á Paiporta, dans la banlieue sud de Valence, où une quarantaine de personnes auraient trouvé la mort, les habitants, abasourdis, tentaient de nettoyer les rues, couvertes d'une boue visqueuse, dans un véritable décor d'apocalypse. "Il n'y a plus un commerce debout", a déclaré David Romero, un musicien de 27 ans, à une journaliste de l'AFP.
Il se référait à une "alerte rouge" (niveau d'alerte maximale synonyme de risque extrême) lancée jeudi matin par l'Agence nationale de météorologie (Aemet) pour certaines zones de la province de Castellón, située juste au nord de celle de Valence, où de fortes pluies étaient attendues.
Le gouvernement régional, auquel il a été vertement reproché d'avoir mis trop de temps mardi avant de prévenir la population des risques provoqués par des précipitations massives, a cette fois envoyé un message sans tarder.
Á Madrid, le roi Felipe VI a lui aussi relayé ce même message de prudence, afirmant dans une allocution que l'épisode météorologique à l'origine des inondations n'était "pas encore terminé".
- "Nombreux disparus" -
Plus de 1.200 militaires sont déployés sur le terrain, principalement dans la région de Valence, aux côtés de pompiers, policiers et secouristes qui cherchent à localiser d'éventuels rescapés et s'efforcent de déblayer les zones sinistrées.
M. Sánchez a souligné que "la priorité" était de retrouver à la fois "les victimes et les disparus", sans en préciser le nombre.
Le bilan actuel de 95 morts, le plus élevé depuis des inondations qui avaient fait 300 morts en octobre 1973, est appelé à augmenter, parce qu'il y a encore "de nombreux disparus", avait prévenu mercredi soir le ministre de la Politique territoriale, Ángel Víctor Torres.
La venue de M. Sánchez à Valence, où il a rendu visite au Centre de coordination des secours (Cecopi), a coïncidé avec le premier des trois jours de deuil national décrétés par le gouvernment de gauche espagnol.
Le Premier ministre avait été précédé à Valence par le chef du Parti popuaire (PP, opposition de droite), Alberto Núñez Feijóo, venu apporter son soutien au président de la région, Carlos Mazón, membre de son parti, sur la sellette depuis mercredi en raison d'un possible retard dans l'alerte des habitants.
Selon les autorités, des milliers de personnes sont toujours privées d'électricité dans la région. De nombreuses routes restent par ailleurs coupées, alors que d'innombrables carcasses de voitures jonchent les routes, couvertes de boue et de débris.
- Nuit de cauchemar -
"Je n'aurais jamais pensé vivre ça", a confié à l'AFP Eliu Sanchez, habitant de Sedavi, commune de 10.000 habitants dans la banlieue de Valence qui a été dévastée par des torrents d'eau et de boue, racontant une nuit de cauchemar.
"Nous avons vu un jeune homme dans un terrain vague" réfugié sur le toit de sa voiture", raconte cet électricien de 32 ans. "Il a essayé de sauter" sur un autre véhicule, mais le courant "l'a emporté", lâche-t-il.
M. Mazón, le président de la région de Valence, a, par ailleurs, précisé que les secours étaient parvenus à se rendre dans l'ensemble des zones affectées, alors que plusieurs villages étaient restés coupés du reste du pays une bonne partie de la journée de mercredi.
Les trains à grande vitesse entre Madrid et Valence, suspendus depuis mercredi, le resteront au moins pour "deux à trois semaines", a indiqué le ministre des Transports, Óscar Puente.
Selon l'Aemet, plus de 300 litres d'eau par mètre carré (soit 30 cm) sont tombés dans la nuit de mardi à mercredi dans plusieurs villes de la région de Valence, avec une pointe à 491 litres (49,1 cm) dans le petit village de Chiva. C'est l'équivalent "d'une année de précipitations", a-t-elle précisé.
Les scientifiques affirment que les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les vagues de chaleur et les tempêtes, sont à la fois de plus en plus fréquents et de plus en plus intenses en raison du changement climatique.
A.Magalhes--PC