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Yvon Gattaz, le patron des patrons de la "cohabitation économique" avec Mitterrand
Créateur d'entreprise devenu dirigeant du patronat français, Yvon Gattaz, décédé dans la nuit de mercredi à jeudi à l'âge de 99 ans, restera dans les mémoires comme le "patron des patrons" du choc de l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981, partisan de "la cohabitation économique" avec François Mitterrand.
A la tête du Conseil national du patronat français (CNPF) de 1981 à 1986, l'ancêtre de l'actuel Medef que son fils Pierre Gattaz a ensuite dirigé, cet enfant d'une famille d'enseignants de province, centralien et que rien ne destinait au départ à l'entreprise, noue vite le dialogue et même une relation de confiance avec le président socialiste.
Ils auront 14 longs entretiens, dont 13 sans témoins, qu'il racontera dans un ouvrage publié en 1999, "Mitterrand et les patrons". Il y narrera avoir rapporté à Mitterand "l'exaspération des chefs d'entreprises" et appelé à "stopper les saignées qu'on leur impose pour financer le progrès social".
En mai 1981, l'arrivée du premier gouvernement de gauche de la Ve République et la nomination rapide de quatre ministres communistes s'accompagne d'une forte augmentation des prélèvements sur les entreprises, de nationalisations et des 39 heures hebdomadaires payées 40.
"Je crois que j'avais la chance qu'il m'écoute. Non pas parce que j'étais président du CNPF, il s'en moquait complètement, mais parce que j'étais un créateur d'entreprise à partir de zéro et fils d'un artiste peintre et d'un milieu d'enseignants: parents, grands-parents", avait raconté en juillet 2014 à l'AFP cet homme énergique et jovial, dans les bureaux de son Association Jeunesse et entreprise, où il se rendait encore quotidiennement.
"Comment un fils d'enseignants, totalement désargenté, avec un frère ingénieur comme lui ont pu monter une entreprise industrielle ? Ca, Mitterrand n'y croyait pas !", se souvenait celui qui avec une certaine condescendance avait parlé dans ses souvenirs de "la totale ignorance en matière économique" de la gauche et de "l'élève curieux et attentif" que se révéla être le premier président socialiste de la Ve république.
- Réhabiliter l'entreprise -
La société créée avec son frère Lucien, Radiall, est devenue un producteur mondialement reconnu de composants d'interconnexions, fournisseur de géants de l'aéronautique. Elle est aujourd'hui dirigée par son fils, Pierre Gattaz.
Né le 17 juin 1925 à Bourgoin (Isère), dans une famille où il n'avait "jamais entendu prononcer le mot entreprise", d'une mère enseignante de la maternelle au certificat d'études et du peintre Marceau Gattaz, dont un paysage d'automne ornait son bureau du XVIe arrondissement de Paris, Yvon Gattaz résumait avant tout son mandat à "la réhabilitation de l'entreprise".
"De 1982 à 1990 il y a eu une remontée incroyable de l'image des entreprises", racontait-il encore en 2014, en évoquant l'impact des faillites, des petits "patrons qui se suicidaient".
Et de brandir comme un souvenir inestimable un numéro du magazine L'Usine nouvelle. En couverture, une photographie de lui tout sourire, le visage barré de ses éternelles lunettes à monture rectangulaire en plastique et, à l'intérieur, un sondage clamant "les Français ont changé d'avis sur l'entreprise et le patronat".
La réunion déterminante entre le gouvernement et le CNPF le 16 avril 1982 à Matignon en est un exemple: le Premier ministre de l'époque, Pierre Mauroy, annonce des allègements et stabilisations de charges.
Après ces gestes, les communistes dénoncent des "cadeaux faits aux patrons". On parle alors de "grève de l'investissement" ou de "grève des embauches", se souvenaient en 1999 les deux auteurs de "Mitterrand et les Patrons", tout comme en 2014-15 des ministres et syndicalistes jugeaient trop lentes les promesses d'embauches après les annonces des mesures d'allègements de cotisations et d'impôts du Pacte de responsabilité.
"La multiplication des emplois passera par la multiplication des employeurs !", disait Yvon Gattaz à l'AFP en 2014, tout comme dans les colonnes du Matin le 16 décembre 1981, jour de son élection à la présidence du CNPF.
J.Pereira--PC