Portugal Colonial - A la veille du budget, chacun tente de défendre son pré carré face aux économies annoncées

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A la veille du budget, chacun tente de défendre son pré carré face aux économies annoncées
A la veille du budget, chacun tente de défendre son pré carré face aux économies annoncées / Photo: ERIC CABANIS - AFP/Archives

A la veille du budget, chacun tente de défendre son pré carré face aux économies annoncées

Collectivités locales, PME, ministre de la Justice... à la veille de la présentation du budget 2025, chacun défend son pré carré menacé par les économies, malgré les appels de l'exécutif comme du gouverneur de la Banque de France à "l'effort partagé".

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"Chacun a tendance à avoir des idées d'économies chez les autres et à les refuser chez lui : il faut que chacun arrête de jouer au chamboule-tout avec toutes les pistes d'économies qui sont sur la table" sinon, "à la fin, nous continuerons cette spirale infernale de la dette", a mis en garde mercredi François Villeroy de Galhau.

"Il faut un effort d'un peu tout le monde", a plaidé le gouverneur, alors que l'exécutif demande un effort global de 60 milliards d'euros, entre hausse d'impôts et moindres dépenses, pour contenir le déficit à 5% du PIB en 2025.

"Il va falloir que chacun accepte aussi de faire des efforts et ne reste pas dans son couloir", a plaidé la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon.

Dans leur viseur en premier lieu, les collectivités locales montées au rideau contre un effort éventuel de 5 milliards d'euros et qui rejettent la dérive des comptes publics sur l'Etat.

"L'Etat demande aux autres d'assumer ses propres turpitudes et ce n'est pas acceptable", a critiqué le président de l'Association des maires de France David Lisnard. "Parallèlement, on me dit de faire plus de crèches, plus d'écoles... ce n'est pas possible !", a-t-il tempêté.

L'ancien ministre de l'Environnement Christophe Béchu, dont le parti Horizons se veut pourtant en pointe sur les économies, a regretté la baisse envisagée de 1,5 milliard d'euros du Fonds vert comme "un mauvais signal" car "c'est la subvention qui sert à accélérer en matière de transition écologique" pour les collectivités.

Ces dernières "ont été largement aidées durant les crises. Donc on discutera avec elles sur comment est-ce qu'on peut ensemble faire des efforts", a répondu Mme Bregeon, appelant "à ne pas surréagir".

Autre acteur monté au créneau, les PME, contre toute remise en cause partielle des allégements de cotisations patronales ou des aides à l'embauche d'apprentis.

"Clairement, ça veut dire une augmentation du coût du travail, ce n'est pas ce qu'on demandait", a protesté le secrétaire général de la CPME, Jean-Eudes du Mesnil du Buisson.

- Budget de la Justice "pas satisfaisant"-

Mais Michel Barnier doit aussi faire face à des mouvements d'humeur au sein de sa propre équipe.

Dimanche la ministre de l'Education Anne Genetet a fait part du "besoin de sanctuariser le budget de l'école".

Surtout, mardi soir, le garde des Sceaux Didier Migaud, auditionné en commission des Lois, a prévenu que le budget de la Justice "ne sera pas satisfaisant", tout en affirmant être "mobilisé" pour que "les engagements principaux soient tenus, notamment au niveau des effectifs".

Le budget 2025 maintiendra "une hausse des effectifs sur la Justice, l'Intérieur et la défense", lui a répondu Maud Bregeon, sans détailler le niveau de cette hausse qui pourrait être plus étalée que prévu dans ces secteurs couverts par des lois de programmation sur plusieurs années.

Pour recruter 10.000 nouveaux agents d'ici 2027, dont 1.500 magistrats et 1.800 greffiers, la loi de programmation votée en 2023 prévoit ainsi une hausse du budget de 20% en quatre ans.

Les syndicats de magistrats sont venus en appui de leur ministre mercredi. Un budget "pas satisfaisant" serait "une grosse déception", a jugé l'Union syndicale des magistrats alors que, pour le Syndicat de la magistrature, "il est hors de question que les moyens annoncés soient retirés".

Plus généralement, face aux protestations du camp présidentiel sur les hausses d'impôts ou de la plupart des groupes politiques sur le décalage de six mois de la revalorisation des retraites, le gouvernement, sans majorité à l'Assemblée nationale, répète arriver avec des propositions "qui ne sont pas figées", du moment que le volume global de l'effort n'est pas remis en cause.

"Si les parlementaires ont des idées de réduction de dépenses supplémentaires pour permettre de rééquilibrer certains efforts qui seraient demandés aux entreprises, aux Français les plus aisés et aux retraités, on écoutera l'intégralité de ces propositions", assure Mme Bregeon.

A.Magalhes--PC