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Macron définit son nouveau rôle: consacrer son "énergie" aux réformes européennes
Macron définit son nouveau rôle: consacrer son "énergie" aux réformes européennes / Photo: Ludovic MARIN - AFP

Macron définit son nouveau rôle: consacrer son "énergie" aux réformes européennes

Emmanuel Macron a perdu la main en France ? Qu'à cela ne tienne, le président de la République a assuré mercredi vouloir dorénavant consacrer son "énergie" aux réformes européennes, la "priorité" aux yeux de celui qui ne s'interdit toutefois pas de commenter la politique franco-française du gouvernement.

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Pour bien esquisser ce nouveau rôle qu'il se cherche, depuis que son camp a perdu les législatives et qu'il a dû nommer un Premier ministre dans les rangs de l'opposition de droite, le chef de l'Etat s'est rendu à Berlin au lendemain de la déclaration de politique générale de Michel Barnier.

Au programme, une rencontre avec le chancelier allemand Olaf Scholz et une intervention au Berlin Global Dialogue, sur l'avenir de l'Europe.

Un rendez-vous jugé suffisamment important par l'Elysée pour qu'Emmanuel Macron ne participe pas au sommet du G7 par visioconférence convoqué à la hâte, à la même heure, par l'Italie sur la crise au Moyen-Orient, laissant la chaise au ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

Devant un parterre de chefs d'entreprises, il a été interrogé sur sa capacité d'action depuis la dissolution de l'Assemblée nationale et sur le devenir de son bilan économique.

"Pour moi, la première priorité est l'échelle européenne", a-t-il lancé. Il a expliqué vouloir désormais consacrer "beaucoup plus d'énergie" aux réformes à ce niveau continental.

"Nous avons fait beaucoup de réformes", dont celle très contestée des retraites, a-t-il dit. Mais maintenant, c'est en agissant au niveau de l'Union européenne "qu'on peut débloquer beaucoup de croissance et de potentiel".

Il a donc profité de sa venue pour pousser, en privé auprès d'Olaf Scholz, et en public lors du forum, deux sujets qui divisent l'Allemagne et la France.

Il a notamment fait un plaidoyer pour des taxes européennes sur les voitures électriques chinoises, au coeur d'un vote de l'UE vendredi, qui suscitent l'hostilité de Berlin par crainte de représailles de Pékin. "Je soutiens la Commission européenne", qui veut imposer ces droits de douane pour contrer les subventions massives chinoises à ses constructeurs, a assuré le président français.

"La question c'est celle du modèle que l'on veut: veut-on être des consommateurs ou des producteurs ?", a-t-il interrogé, invitant à ne pas reproduire les erreurs passées qui ont créé une "dépendance" à l'égard du géant chinois.

- Un oeil sur le budget -

De la même manière, il a défendu un "choc d'investissement" avec de l'argent public européen pour rattraper le retard de compétitivité face aux Etats-Unis et à la Chine. Y compris, comme le propose le rapport de l'ex-président de la Banque centrale européenne Mario Draghi, par des emprunts communs des Vingt-Sept dont Berlin ne veut pas entendre parler.

Mais il a pris soin, pour rassurer ses hôtes, d'affirmer qu'il ne fallait pas "créer de grand traumatisme d'entrée de jeu".

Dans ses nouveaux habits, Emmanuel Macron en a profité pour s'ériger en gardien de la compétitivité française. Et donc de son bilan économique, qu'il juge avantageux en termes d'attractivité de la France.

L'occasion de dispenser son avis sur la politique de Michel Barnier, qui a fait du redressement des finances publiques sa priorité face à un déficit plus profond que prévu. Alors même que son entourage martèle que le président laisse son Premier ministre totalement libre de ses choix.

Le gouvernement, alliance de la droite et du camp centriste du chef de l'Etat, a prévu un effort massif de 60 milliards d'euros en 2025, soit 40 milliards de réductions de dépenses et 20 milliards de hausses d'impôts.

"La solution ne doit pas être un ajustement de court terme en coupant des dépenses sociales (...) ni surtaxer car nous n'avons pas de grandes marges de manoeuvres fiscales", a estimé Emmanuel Macron, semblant placer le budget sous surveillance.

Alors que le refus des hausses d'impôts était un vrai dogme depuis sept ans, il a reconnu que la "taxation exceptionnelle sur les sociétés", telle qu'annoncée par le Premier ministre, était "bien comprise par les grandes entreprises". Tout en prévenant qu'elle devait être "limitée".

Ferreira--PC