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Tarmo Peltokoski, cure de jouvence à l'orchestre du Capitole de Toulouse
Tarmo Peltokoski, cure de jouvence à l'orchestre du Capitole de Toulouse / Photo: Peter PARKS - AFP/Archives

Tarmo Peltokoski, cure de jouvence à l'orchestre du Capitole de Toulouse

Sensation dans le monde de la musique, le chef d'orchestre finlandais Tarmo Peltokoski prend samedi les rênes de l'Orchestre national du Capitole de Toulouse pour son premier concert comme directeur musical, à seulement 24 ans.

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"Extraterrestre", "jeune prodige", "époustouflant", les louanges s'abattent en trombes sur le jeune homme originaire de Vaasa.

"Il fait complètement l'unanimité, aussi bien pour les musiciens que pour le public", souligne Pauline Lambert, musicologue et animatrice sur Radio Classique.

"Il donne l'impression d'avoir une telle maturité, une telle connaissance intime du répertoire. Il n'y a pas du tout d'esbroufe chez lui, on sent que c'est l'amour et la connaissance de la musique qui le portent et qui portent, du coup, les musiciens qui jouent avec lui", poursuit-elle.

Quelques jours avant le concert inaugural, l'orchestre est en répétition. Chaque musicien est en place lorsque Tarmo Peltokoski, cheveux noirs un peu ébouriffés et silhouette fluette, monte sur l'estrade qui leur fait face.

Quand les premières notes s'élèvent, il prend corps, mobile et expressif. Ses gestes précis et assurés sont ceux d'un chef déjà aguerri. "J'oublie qu'il est jeune quand il est sur l'estrade. Il a des connaissances d'une telle profondeur, une telle passion pour la musique", raconte Jaewon Kim, 30 ans, premier violon et supersoliste sud-coréenne.

- École finlandaise -

A chaque interruption, l'homme à la baguette distribue ses conseils dans un anglais assuré, teinté d'un léger accent nordique.

Tarmo Peltokoski est le dernier maestro sorti des bancs de l'école finlandaise de direction de Jorma Panula, 94 ans aujourd'hui, connu pour permettre à ses élèves de "trouver leur voix propre, leur gestuelle" avec "beaucoup de liberté", explique Mme Lambert.

Tombé dans la musique grâce à sa grand-mère professeure de chant, le jeune chef raconte à l'AFP s'être "toujours amusé avec le piano" qui trônait chez elle avant de commencer les cours à 8 ans.

Trois ans plus tard, une vidéo YouTube d'une œuvre de Wagner et c'est la révélation: "J'en suis tombé instantanément fou amoureux. A l'école, tout le monde m'a pris pour un dingue."

"J'ai fini par comprendre que j'aimais tellement (Wagner) que je ne pourrais jamais lui rendre justice en jouant seulement du piano. C'est comme ça que je me suis intéressé à l'orchestre (...) et de fil en aiguille, à la direction."

C'est donc forcément par un morceau du compositeur allemand - le prélude de "Tristan et Isolde" - que Tarmo Peltokoski ouvrira samedi son concert inaugural avant la deuxième symphonie de Gustav Mahler, autre compositeur germanique qu'il adule.

- "Pari" -

Pour le reste de la saison, le nouveau directeur musical a voulu une programmation "éclectique", indique le délégué général de l'orchestre, Jean-Baptiste Fra: les Français Debussy, Fauré, Berlioz, un détour par la Russie avec Rachmaninov, Chostakovitch, des symphonies du compositeur anglais méconnu Ralph Vaughan Williams (1872-1958) ou encore le concerto pour violon de son compatriote Jean Sibelius.

"Aujourd'hui, on prend le pari d'un nouveau virage avec un tout jeune chef", explique M. Fra. Tarmo Peltokoski succède à deux prédécesseurs prestigieux: le Français Michel Plasson, à la tête de l'orchestre pendant 35 ans, et le Russe Tugan Sokhiev, dont l'invasion de l'Ukraine par la Russie a précipité le départ en 2022, après 17 saisons.

A sa suite, Peltokoski s'est imposé. Il est venu comme chef invité et "ça a été tout de suite la révélation", raconte M. Fra, heureux d'avoir arraché le prodige finlandais à la foule de ses courtisans: il est chef invité des orchestres de Brême et Rotterdam et prendra aussi la tête de celui de Hong Kong en 2026, une omniprésence courante chez les chefs à l'aura internationale.

Lancée sur les chapeaux de roue, sa carrière peut s'avérer harassante. "La semaine dernière, j'étais à Riga, avant ça à Londres, où j'avais atterri depuis Hong Kong, et encore avant au Brésil et en Allemagne. (...) Je ne peux pas tellement rentrer chez moi", raconte-t-il, désemparé.

"Mais je ne veux pas me plaindre, car je fais ce que j'ai toujours voulu faire."

G.Teles--PC