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Sri Lanka: le probable futur président de gauche promet de ne pas annuler l'accord avec le FMI

Sri Lanka: le probable futur président de gauche promet de ne pas annuler l'accord avec le FMI

Le chef de la coalition de gauche Anura Kumara Dissanayaka, donné gagnant de l'élection présidentielle au Sri Lanka, a déjà promis dimanche de ne pas annuler l'accord très impopulaire signé avec le Fonds monétaire international (FMI) pour relever le pays de sa faillite financière.

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Selon des résultats partiels portant sur près de la moitié de suffrages exprimés rendus publics à la mi-journée par la commission électorale, ce marxiste repenti de 55 ans fait la course en tête avec un peu plus de 40% des voix.

Il devance nettement le chef de l'opposition au Parlement Sajith Premadasa (centre droit), 57 ans, crédité à ce stade de 33% des suffrages, et le sortant Ranil Wickremesinghe, 75 ans, qui n'en obtiendrait que 17%.

Avant même la proclamation des résultats, M. Dissanayaka a fait savoir dimanche qu'il ne "déchirerait" pas le plan d'aide de 2,9 milliards de dollars (2,6 mds EUR) signé en 2023 avec le FMI après de longues tractations.

"Nous n'annulerons pas le plan du FMI (...) notre volonté est de coopérer avec le FMI et d'introduire certains amendements", a déclaré à l'AFP Bimal Ratnayake, un membre du bureau politique du Front de libération du peuple (JVP).

Tout au long de sa campagne, ADK, ainsi que le surnomme son camp, a dénoncé les élites "corrompues" responsables à ses yeux du chaos de 2022 et promis de réduire les impôts et les taxes sur les produits alimentaires et les médicaments qui pèsent sur la population.

"Je pense que cette élection marquera le plus grand tournant de l'histoire du Sri Lanka", a-t-il déclaré samedi, confiant, en votant dans la capitale Colombo.

- Austérité brutale -

Le Sri Lanka a connu en 2022 la pire crise économique de son histoire. Celle-ci a précipité la chute du président Gotabaya Rajapaksa, chassé de son palais par des manifestants en colère contre l'inflation et les pénuries.

Arrivé au pouvoir dans la foulée, M. Wickremesinghe a depuis mené une politique d'austérité brutale, multipliant les hausses d'impôts et les coupes drastiques dans les dépenses publiques.

Deux ans plus tard, l'ordre est revenu dans la rue et l'économie a repris des couleurs, même si elles restent encore très pâles, a averti le FMI.

Mais le début de redressement du Sri Lanka s'est opéré au prix d'une progression de la pauvreté, qui touche désormais plus du quart de ses 22 millions d'habitants, selon la Banque mondiale.

Ranil Wickremesinghe briguait un deuxième mandat avec pour seul programme la poursuite du redressement à marche forcée de l'île. "J'ai déjà beaucoup fait, j'ai sorti ce pays de la banqueroute", s'est-il vanté samedi en votant.

Le président sortant n'avait pas réagi dimanche à la mi-journée aux premiers résultats qui le donnent largement battu.

Il a toutefois étendu jusqu'à midi (06H30 GMT) le couvre-feu instauré au soir du scrutin dans un pays pourtant parfaitement calme.

- "Du changement" -

L'un de ses principaux alliés, le ministre des Affaires étrangères Ali Sabry, a lui déjà reconnu la victoire de M. Dissanayaka.

"Bien que j'aie fortement milité pour le président Ranil Wickremasinghe, le peuple sri-lankais a pris sa décision et je respecte pleinement le mandat qu'il a confié à Anura Kumara Dissanayaka", a-t-il affirmé sur le réseau social X.

Samedi, de nombreux électeurs de la capitale Colombo et de sa banlieue ont exprimé leur lassitude, épuisés par deux ans de restrictions.

"Il faut du changement dans ce pays", a résumé pour l'AFP Mohamed Siraj Razik, 43 ans, après avoir voté. "La gabegie de fonds publics au profit de la classe politique doit cesser".

Comme le candidat de gauche, le chef de l'opposition au Parlement Sajith Premadasa, un ancien proche de Ranil Wickremesinghe, s'était lui aussi engagé à arracher des concessions au FMI.

Mais l'institution internationale semblait peu disposée à accepter des aménagements à l'accord de 2023.

"Des progrès ont été accomplis, mais le pays est encore loin d'être sorti de l'ornière", a averti la semaine dernière la cheffe de la communication du FMI, Julie Kozack.

T.Resende--PC