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Deux chefs du Hezbollah tués dans la frappe israélienne près de Beyrouth
Le Hezbollah a annoncé samedi la mort de deux de ses chefs dans la frappe israélienne de la veille près de Beyrouth, qui a tué 16 membres de sa force d'élite et porte un nouveau coup au mouvement islamiste libanais après les explosions de ses appareils de transmission.
"Très inquiète", l'ONU a appelé vendredi à la "désescalade" et à la "retenue maximale", au moment où le front de la guerre dans la bande de Gaza se déplace vers le Liban.
Une source proche du mouvement a annoncé samedi que la frappe israélienne menée vendredi sur la banlieue sud de Beyrouth avait visé une réunion dans un sous-sol de la force d'élite du Hezbollah, l'unité Radwan, dont 16 membres ont été tués.
Parmi eux se trouvaient Ibrahim Aqil, le chef de cette unité, ainsi qu'un autre haut commandant de l'unité d'élite, selon le Hezbollah.
L'armée israélienne avait annoncé vendredi avoir mené une frappe "ciblée" et "éliminé" Ibrahim Aqil ainsi qu'une "dizaine de commandants" du Hezbollah, "responsables des tirs de roquettes quotidiens" sur Israël.
Ibrahim Aqil est le deuxième haut commandant militaire du Hezbollah éliminé par Israël depuis que ce mouvement a ouvert le front du sud du Liban contre l'armée israélienne il y a près d'un an.
- Scènes de chaos -
Les Etats-Unis avaient offert une récompense de sept millions de dollars pour toute information sur Ibrahim Aqil, qui était recherché par Washington pour son implication dans les sanglants attentats anti-américains de Beyrouth en 1983.
Vendredi, un photographe de l'AFP présent sur le lieu de la frappe a vu un immeuble effondré et des secouristes évacuant des victimes au milieu de scènes de chaos.
"Le ciblage d'une zone résidentielle peuplée prouve une fois de plus que l'ennemi israélien ne tient compte d'aucune considération humanitaire", a dénoncé le Premier ministre libanais, Najib Mikati.
L'Iran a condamné une "violation flagrante (...) de l'intégrité territoriale" du Liban, alors que l'armée israélienne a assuré ne pas rechercher "une large escalade" dans la région.
"Nos ennemis n'ont aucun lieu où se réfugier, pas même la banlieue (sud de) Beyrouth", a déclaré le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant.
Après les spectaculaires explosions mardi et mercredi, attribuées à Israël, des appareils de transmission utilisés par des membres du Hezbollah, qui ont fait 37 morts et 2.931 blessés à travers le Liban, les échanges de tirs se sont intensifiés depuis jeudi entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste.
- "Terrible châtiment" -
Israël n'a pas commenté ces attaques, survenues dans la banlieue sud de Beyrouth ainsi que dans le sud et l'est du Liban, trois bastions du Hezbollah.
Le chef de la diplomatie libanaise, Abdallah Bou Habib, a annoncé le dépôt d'une plainte auprès du Conseil de sécurité de l'ONU suite à "l'agression cyberterroriste israélienne qui constitue un crime de guerre".
Le droit international "interdit" l'utilisation d'appareils "piégés" ayant l'apparence d'objets "inoffensifs", a lancé vendredi devant le Conseil de sécurité le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk.
"Cibler de façon simultanée des milliers d'individus, que ce soit des civils ou des membres de groupes armés, sans savoir qui est en possession des appareils concernés (...) viole le droit humanitaire international", a-t-il affirmé.
La première vague d'explosions de bipeurs est survenue mardi peu après l'annonce par Israël qu'il étendait ses objectifs de guerre jusqu'au front nord, c'est-à-dire la frontière avec le Liban, pour permettre le retour chez eux de dizaines de milliers d'habitants déplacés par les violences.
Les principaux objectifs affichés jusqu'à présent étaient la destruction du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, et le retour des otages retenus dans le territoire palestinien.
"Vous ne pourrez pas ramener les habitants du nord" chez eux, a rétorqué Hassan Nasrallah. "Le front du Liban avec Israël restera ouvert jusqu'à la fin de l'agression à Gaza", a-t-il affirmé.
La guerre dans le territoire palestinien a éclaté le 7 octobre 2023, quand des commandos du Hamas ont mené une attaque sans précédent sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de 1.205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens qui inclut les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.
Sur les 251 personnes enlevées pendant l'attaque, 97 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 ont été déclarées mortes par l'armée.
Plus de 41.272 Palestiniens ont été tués dans l'offensive israélienne lancée en représailles sur la bande de Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, jugées fiables par l'ONU.
E.Ramalho--PC