- L'homme d'affaires hongkongais Jimmy Lai à la barre dans son procès pour "collusion"
- Tennis: Rafael Nadal contre les blessures
- SpaceX échoue à rattraper sa fusée Starship, sous les yeux de Trump
- Wall Street termine partagée, surmonte l'anxiété géopolitique
- Allemagne: Olaf Scholz de plus en plus contesté dans ses rangs
- Howard Lutnick, banquier et contempteur de Pékin, nommé par Trump au Commerce
- Haïti: 28 membres de gangs tués par la police et des habitants (autorités)
- Après Michelin, ArcelorMittal envisage la fermeture de deux sites en France
- Une adolescente afghane remporte le prix de la paix pour les enfants
- Elu à la Maison Blanche, Trump veut se débarrasser de l'affaire Stormy Daniels
- Procès des viols de Mazan: "Société machiste et patriarcale" et "fantasme de soumission"
- La mégafusée Starship parée pour un vol test sous les yeux de Trump
- Grève peu suivie à la SNCF jeudi, la perspective d'un mouvement avant Noël s'éloigne
- Le quotidien régional Ouest-France suspend ses publications sur X
- Tarifs réglementés: de l'électricité dans l'air
- Brésil: des militaires arrêtés pour un projet présumé d'assassiner Lula en 2022
- Géorgie : nouvelle manifestation, la présidente veut l'annulation des législatives
- Les Bourses européennes terminent dans le rouge, nerveuses à cause de l'Ukraine
- Agriculteurs: depuis son fief agenais, la Coordination rurale repart en campagne
- Au G20, Lula appelle à ne pas relâcher les efforts sur le climat
- L'Otan mène son plus grand exercice dans l'Arctique, sous le nez de la Russie
- Au Congrès américain, une républicaine veut bloquer l'accès aux toilettes pour une élue transgenre
- Des milliers d'agriculteurs à Londres contre un projet de taxe sur la succession
- L'Ukraine tire des ATACMS contre la Russie, Moscou promet une réponse
- Le groupe de crèches privées People & Baby de nouveau dans la tourmente
- Le roi et la reine d'Espagne applaudis à leur retour dans les zones touchées par les inondations
- Enquête suédoise pour "sabotage" après la rupture de deux câbles en mer Baltique
- Arrestation du fils de la princesse de Norvège soupçonné de viol
- Accident de télécabine à Val Thorens, huit blessés dont deux graves
- Avec l'A9 paralysée, la colère agricole s'étend à la frontière espagnole
- Après le G20, les négociations de la COP29 entrent dans le dur
- La Coordination rurale en congrès pour "renverser le pouvoir de la FNSEA"
- La délinquance environnementale dans le viseur des maires
- Une solution pour arrêter la guerre Israël-Hezbollah "à portée de main", dit un émissaire américain au Liban
- Un universitaire, des juristes et une journaliste parmi les condamnés à Hong Kong
- Wall Street ouvre en baisse, les tensions géopolitiques pèsent sur le marché
- Dérapage budgétaire: le Sénat fustige "l'irresponsabilité" des anciens gouvernants
- Dans l'est de l'Ukraine, l'étau se resserre sur les derniers civils
- Thyssenkrupp peaufine sa réorganisation après une nouvelle perte annuelle
- Federer à Nadal: "Secrètement, je crois que j'aimais tout ça"
- Carnet de bord du Vendée Globe: "Tout s'arrange" pour Samantha Davies
- XV de France: Paul Boudehent, un troisième ligne au premier plan
- RDC: le mausolée qui abrite la dent du martyr de l'indépendance Lumumba vandalisé
- Le gendarme de l'énergie recommande le maintien des tarifs réglementés de l'électricité
- Viols de Mazan: notre société "machiste" doit "changer de regard sur le viol", demande Gisèle Pelicot
- Inde: l'Etat du Manipur en situation de quasi-guerre civile
- Câbles endommagés en mer Baltique : Berlin évoque un "sabotage"
- Tennis de table: avec les "Finals", les Lebrun referment leur folle année
- Le chanteur Slimane visé par une seconde plainte, cette fois pour agression sexuelle
- Mercosur: le gouvernement va proposer un débat au Parlement suivi d'un vote
Nouveaux traitements anti-Alzheimer: révolution ou illusion ?
C'est l'une des principales controverses médicales du moment: deux nouveaux médicaments, le Leqembi et le Kisunla, promettent de ralentir la maladie d'Alzheimer. Pour leurs défenseurs, c'est une chance sans précédent. Pour d'autres, c'est une énième désillusion après des décennies de recherches infructueuses.
"Nous avons passé un tournant" grâce à ces traitements, estime auprès de l'AFP le biologiste John Hardy, dont les travaux ont orienté le gros de la recherche anti-Alzheimer depuis les années 1990.
"On soulève des faux espoirs irréalistes chez les malades d'Alzheimer et leurs familles", juge à l'inverse le psychiatre britannique Rob Howard, spécialiste du grand âge à l'University College de Londres.
Ces déclarations résument les positions souvent tranchées sur deux médicaments récemment introduits contre la maladie d'Alzheimer, la plus courante des démences avec des dizaines de millions de malades dans le monde.
Il s'agit du Leqembi, basé sur la molécule lecanemab et développé par les laboratoires Biogen et Eisai, et du Kisunla, basé sur le donanémab d'Eli Lilly, les deux présentant des profils très proches.
Bien au-delà des débats d'experts, la polémique a désormais des conséquences concrètes car elle se traduit par des politiques différentes d'un pays à l'autre.
Alors que les Etats-Unis ont successivement approuvé le lécanémab puis le donanémab, l'Union Européenne (UE) s'est refusée cet été à donner le feu vert au premier, une décision de mauvais augure pour le second. Fin août, le Royaume-Uni a pris une voie médiane en approuvant le lécanémab, mais en rejetant son remboursement.
La controverse se résume en une phrase. Leqembi et Kisunla sont incontestablement les médicaments les plus efficaces jamais vus contre Alzheimer, mais cette efficacité est très limitée.
Ces traitements semblent diminuer d'environ 30% le déclin cognitif des patients en début de maladie. Le chiffre peut apparaître élevé mais ne correspond qu'à une différence réduite sur la période d'un an et demi pendant laquelle ont été réalisées les études des laboratoires.
"Les bénéfices sont tellement réduits qu'ils sont quasiment invisibles chez un patient pris individuellement", tranche M. Howard.
- Coût astronomique -
Pour les détracteurs de ces traitements, c'est trop peu pour trop de risques, puisque ces médicaments causent parfois des oedèmes cérébraux qui s'avèrent mortels dans de rares cas.
Enfin, ils pointent un coût astronomique. Selon une étude publiée en 2023 par le Lancet Regional Health, au prix demandé par Biogen/Eisai aux Etats-Unis, le lécanémab représenterait, s'il était donné à tous les patients éligibles, un coût de 133 milliards d'euros dans l'UE, un niveau inabordable pour les systèmes de santé.
Les défenseurs de ces traitements, parmi lesquels de nombreux neurologues, estiment qu'ils peuvent donner de précieux mois d'autonomie aux patients. Ils jugent surtout qu'ils pourraient avoir une efficacité démultipliée en étant donnés encore plus tôt, alors que la recherche avance à grands pas pour permettre un diagnostic précoce de la maladie.
Et, au-delà du débat médical, ils accusent l'UE et le Royaume-Uni de contribuer aux inégalités de santé: "les patients les plus riches iront aux Etats-Unis", prévient M. Hardy.
Les différents camps correspondent largement aux partisans et adversaires de la principale hypothèse quant aux mécanismes de la maladie, celle de la cascade amyloïde, décrite en 1992 par M. Hardy dans un article fondateur.
Elle avance que la présence de plaques de protéines amyloïdes, une constante dans le cerveau des malades, n'est pas juste un élément parmi d'autres, mais le facteur qui déclenche le reste de la maladie. Or, comme la majorité des médicaments développés depuis des décennies, Leqembi et Kisunla s'attaquent à ces plaques amyloïdes.
Ce contexte explique en partie la virulence de certains détracteurs qui gardent en mémoire combien de précédents traitements ont été défendus, malgré leur inefficacité manifeste, par des médecins et des associations. En France, plusieurs d'entre eux ont finalement été déremboursés en 2018.
- Pression des familles -
"Pourquoi des sociétés savantes ont soutenu des médicaments qui n'ont aucun intérêt ?", s'interroge auprès de l'AFP le pharmacien Christian Guy-Coichard, à la tête du Formindep, un organisme qui surveille les conflits d'intérêts. Il y voit une proximité excessive entre chercheurs, associations et groupes pharmaceutiques.
Interrogée par l'AFP, la principale association française, France Alzheimer, a insisté sur la très faible part de ses financements directement issus de Biogen/Eisai ou Eli Lilly, et plutôt évoqué la pression des familles.
"Elles ne comprennent pas (la décision de l'UE), elle nous disent: +Mais vous avez réagi ?+", explique Benoît Durand, directeur délégué de l'association, craignant aussi que les laboratoires se désintéressent de la recherche anti-Alzheimer.
Toutefois, même au sein de l'industrie pharmaceutique, certains acteurs admettent que le passé n'incite pas forcément à la confiance. Un médecin qui travaille pour Eli Lilly reproche à Biogen d'avoir survendu un précédent traitement, Aduhelm, approuvé de façon controversée aux Etats-Unis en 2021 avant d'être retiré du marché.
"Les études d'Aduhelm n'étaient vraiment pas propres... Biogen a fait n'importe quoi: ça a fait beaucoup de tort et semé le chaos dans la discipline", regrette cette source sous couvert d'anonymat. Interrogé par l'AFP, Biogen a dit se conformer "aux principes de la recherche scientifique ainsi qu’aux exigences légales et réglementaires".
Mais le médecin d'Eli Lilly appelle à regarder l'avenir plutôt que le passé, défendant l'intérêt des nouveaux traitements. Néanmoins, comme nombre de spécialistes, il admet qu'il faut explorer d'autres mécanismes que la piste amyloïde.
"Vu la complexité de la maladie d'Alzheimer, il est peu probable que des traitements (suivant cette piste) puisse obtenir des effets plus prononcés" que Leqembi et Kisunla, concluait en août, dans le Journal of Prevention of Alzheimer's Disease, un consensus signé par de nombreux experts de la maladie, jugeant cependant que les nouveaux médicaments marquent "une étape cruciale".
T.Resende--PC