- "Quelle sensation formidable!" Trump retrouve la Maison Blanche
- Open d'Australie: Badosa surprend Gauff avant le choc Djokovic-Alcaraz
- Affaire Karachi: décision en appel dans le volet financier
- Trump enclenche une nouvelle sortie avec fracas de l'accord de Paris sur le climat
- Face à Trump et Musk, les eurodéputés cherchent un cap
- Corée du Sud: le président suspendu Yoon va se présenter à son procès en destitution
- Donald Trump investi: "C'est l'Histoire", exultent ses partisans
- Colombie: violences entre guérillas, 20.000 déplacés, le président décrète l'état d'urgence
- Melania Trump énigmatique jusqu'au chapeau
- Première décision de Trump: les migrants en pleurs à la frontière
- Trump jure de reprendre le canal de Panama
- Donald Trump président : À Washington, "la fierté" de ses partisans
- Donald Trump promet de passer à l'offensive sur les droits de douane
- Charente-Maritime: démolition actée d'un phare menacé par l'érosion côtière
- Armée à la frontière, attaque du droit d'asile et du droit du sol: Trump lance une vaste offensive anti-immigration
- NBA: A Nanterre, Wemby débute sa folle semaine
- Le gratin de la tech aux premiers rangs de l'investiture de Trump
- Trump devient le 47e président des Etats-Unis et leur promet un "âge d'or"
- Brésil: Lula se dit "complètement rétabli" de son opération à la tête
- En plein boom, le tourisme mondial a retrouvé son niveau pré-Covid
- Trump est le 47e président des Etats-Unis
- Macron veut "mobiliser" plus de jeunes volontaires "en renfort" des armées
- Dans le froid de Washington, l'impatience des partisans de Trump
- Le quotidien Le Monde cesse de publier sur le réseau social X
- Biden accorde des grâces préventives aux cibles de Trump
- Propriété intellectuelle: l'Union européenne lance une nouvelle procédure contre la Chine à l'OMC
- Malgré les destructions, les Gazaouis savourent le retour au "calme"
- Tennis/dopage: Iga Swiatek "satisfaite" par la décision de l’AMA de ne pas faire appel
- A Damas, les vendeurs de téléphones soulagés après des années de "terreur" sous Assad
- "Make Israel normal again": ces Israéliens qui attendent beaucoup du retour de Trump
- Indonésie: des ONG dénoncent le plan "destructeur" de conversion de millions d'hectares de forêt
- Cyclisme: qui pour battre Pogacar et autres enjeux pour 2025
- Succession à la tête d'ADP: Emmanuel Macron propose le directeur financier, Philippe Pascal
- Inde: perpétuité pour l'homme coupable du viol et du meurtre d'une médecin qui ont choqué le pays
- Eau: la consommation pourrait aller jusqu'à doubler en 2050, selon France Stratégie
- Syrie: la mère du journaliste américain Austin Tice dit que les nouveaux dirigeants sont "déterminés" à retrouver son fils disparu
- Royaume-Uni: début du procès de l'auteur présumé du meurtre de trois fillettes, à l'origine d'émeutes
- Concurrence déloyale: des agriculteurs contrôlent des camions frigorifiques dans la Sarthe
- Des expulsions et des grâces: le programme choc promis par Trump dès son investiture
- L'UE envisage un "deal" avec Trump sur la défense européenne en échange de la paix commerciale, selon Séjourné
- Open d'Australie: Gaël Monfils abandonne contre Ben Shelton en huitièmes de finale
- NFL: les Bills donnent rendez-vous aux Chiefs
- Open d'Australie: Svitolina allume une "petite lueur", Sinner passe malgré la chaleur
- La banque centrale de Corée du Sud sabre ses prévisions de croissance à cause de la crise politique
- Nouveau record pour le bitcoin avant l'investiture de Trump
- Chine: exécution de l'auteur de l'attaque à la voiture-bélier ayant fait 35 morts
- NBA: Le Thunder retrouve le chemin de la victoire face aux Nets
- Haro sur "l'oligarchie" des ultra-riches avant leur rendez-vous annuel à Davos
- Pour la mémoire, les dernières rescapées racontent Auschwitz
- En Chine, les animaux robots dotés d'IA consolent une jeunesse solitaire
Entre France et Rwanda, le charisme et la gravité de Gaël Faye
Il déplace des foules enthousiastes, pour leur parler d'un sujet on ne peut plus difficile: le musicien et écrivain franco-rwandais Gaël Faye oscille entre son charisme de chanteur et la gravité héritée du génocide de 1994 au Rwanda.
Sorti en août, le roman "Jacaranda", du nom d'un arbre qui lui avait déjà inspiré le titre d'un album, "Mauve Jacaranda" (2022), est d'ores et déjà un des succès de la rentrée littéraire en France. Il est également dans les premières sélections des prix Goncourt, Femina et Renaudot.
"La semaine dernière on était à 65.000 exemplaires, et le tirage est à 300.000", détaille Olivier Nora, patron des éditions Grasset, en regardant son auteur de 42 ans en dédicace au festival Le Livre sur la place de Nancy, dans le nord-est de la France.
La queue est longue en ce samedi matin. Alix, 10 ans, a beaucoup patienté pour voir son "chanteur préféré". Face à lui, elle se met à pleurer. Il la rassure. Et la mère de préciser que la fillette ne lira pas le roman pour l'instant: "Trop jeune".
Un Franco-Rwandais prénommé Milan, qui a grandi à Versailles, près de Paris, y raconte comment le pays de sa mère fait irruption dans sa vie à la fin de son enfance, par les actualités télévisées.
- Didactique -
C'est une autre perspective que "Petit Pays", premier roman et énorme succès de librairie traduit en 40 langues et adapté en film, où le narrateur parlait depuis le Burundi.
Le récit est par moments très dur. Et sur la scène de l'Opéra national de Lorraine samedi après-midi, le très doux et très poli Gaël Faye, en commençant par répondre à des questions, puis en chantant, n'élude pas l'horreur du génocide au Rwanda, qui a fait plus de 800.000 morts en seulement trois mois en 1994.
Il a choisi, parmi les passages de "Jacaranda" qu'il lit, celui où la maison d'un des auteurs du génocide est rasée pour enfin aller chercher des corps jetés à l'époque dans une fosse septique.
Le livre passe par la didactique, et son auteur aussi, quand il tient le micro devant des auditoires captivés qui connaissent mal le Rwanda, le pays dont vient sa mère, et le Burundi voisin, celui où il a grandi. Il explique au public les racines coloniales de la tragédie: la fabrication d'ethnies, Hutu et Tutsi, dans une société qui n'en avait pas.
"Je fais un cours d'histoire, j'ai vraiment honte...", s'excuse-t-il. "Mais je vous invite à lire par exemple les livres de Jean-Pierre Chrétien autour de ça", en référence à un historien français spécialiste de l'Afrique des Grands Lacs.
- "Retenir le temps" -
Le génocide, dans son œuvre, reconnaît Gaël Faye, "c'est vrai que ça prend toute la place. Et comment pourrait-il en être autrement? Un monde a été englouti en 1994".
Or, souligne-t-il, "il y a urgence à raconter, parce qu'au Rwanda, maintenant, les trois quarts de la population sont nés après 1994".
L'auteur fait l'unanimité.
"Gaël Faye nous amène à la littérature. Son flow est génial. Sa voix délicate résonne très fort sur scène. Il a quelque chose en plus", affirme à l'AFP l'animatrice de radio Charline Vanhoenacker, venue présenter une émission de France Inter depuis Nancy.
"Le succès tient à la grâce de l'homme", selon Olivier Nora. "Il y a une telle sincérité, un tel magnétisme... Une des raisons pour lesquelles les gens font la queue, c'est qu'il se refuse à faire de l'abattage. Lui écoute longtemps, alors que les libraires voudraient qu'il aille plus vite".
C'est l'une des angoisses que confie Gaël Faye d'ailleurs, la rapidité à laquelle change le Rwanda, où il habite depuis 10 ans avec ses deux filles et sa femme, franco-rwandaise elle aussi.
"Ce Rwanda qui est en perpétuelle mutation... Ça va tellement vite que je ne sais même pas quoi en dire", dit-il. "Mais c'était une façon de retenir le temps que d'écrire".
L.E.Campos--PC