- Après le G20, Lula déroule le tapis rouge pour Xi à Brasilia
- L'Ukraine critique la fermeture d'ambassades: la menace russe est "quotidienne"
- La famille de Liam Payne et les membres de One Direction réunis aux funérailles du chanteur
- Dans le Gard, des "mairies fermées" contre les coupes exigées par le gouvernement
- Le Beaujolais nouveau 2024, couvé avec attention après une météo pluvieuse
- L'émissaire américain va se rendre en Israël pour tenter d'obtenir une trêve au Liban
- Les pays développés de l'OCDE discutent de l'arrêt d'un soutien public aux énergies fossiles
- Espagne: les inondations du 29 octobre pourraient amputer de 0,2 point la croissance du PIB (banque centrale)
- L'émissaire américain au Liban tente d'obtenir une trêve entre le Hezbollah et Israël
- Les vulnérabilités de dettes souveraines sont aggravées par l'incertitude politique, dit la BCE
- Neige/verglas: 28 départements placés en vigilance orange jeudi (Météo-France)
- Le Kremlin accuse les Etats-Unis de tout faire pour "prolonger la guerre" en Ukraine
- Les prix de l'énergie remettent la pression sur l'inflation au Royaume-Uni
- COP29: Des pays riches s'engagent à ne plus jamais ouvrir de centrale au charbon
- Après une plainte en diffamation de Doillon, Judith Godrèche convoquée pour une mise en examen
- La Bourse de Paris rebondit avant Nvidia
- L'académie Rafa Nadal, héritage et ADN du maître espagnol
- Agriculteurs: troisième jour de mobilisation, le gouvernement condamne blocages et dégradations
- NBA: fin de série pour Cleveland à Boston
- Nucléaire iranien: les Occidentaux ont déposé une résolution, mise en garde de Téhéran
- Ouganda: l'opposant historique Kizza Besigye "kidnappé" et détenu, affirme son épouse
- Agriculteurs: les blocages et dégradations ne sont "pas acceptables", déclare la ministre de l'Agriculture
- Trump nomme Linda McMahon, l'ex-patronne du catch américain, ministre de l'Education
- XV de France: Atonio et Cros de retour face à l'Argentine, Alldritt vers les tribunes
- Le monde ferroviaire français en pleine mutation face à l'avènement de la concurrence
- L'humoriste Pierre Palmade jugé pour son accident de la route sous drogues
- NBA: Kenny Atkinson, l'entraîneur à l'accent français de la sensation Cleveland
- Le manga "Dragon Ball" fête ses 40 ans, toujours combatif malgré la mort de son auteur
- La cheffe de l'Onusida affirme que son mari, l'opposant ougandais Kizza Besigye, a été "kidnappé"
- Le suspect du meurtre d'un militaire vénézuélien dissident extradé vers le Chili
- Haïti: 28 membres de gangs tués par la police et des habitants de Port-au-Prince
- Sécurité renforcée au Machu Picchu après une dispersion sauvage de cendres humaines
- L'homme d'affaires hongkongais Jimmy Lai à la barre dans son procès pour "collusion"
- Tennis: Rafael Nadal contre les blessures
- SpaceX échoue à rattraper sa fusée Starship, sous les yeux de Trump
- Wall Street termine partagée, surmonte l'anxiété géopolitique
- Allemagne: Olaf Scholz de plus en plus contesté dans ses rangs
- Howard Lutnick, banquier et contempteur de Pékin, nommé par Trump au Commerce
- Haïti: 28 membres de gangs tués par la police et des habitants (autorités)
- Après Michelin, ArcelorMittal envisage la fermeture de deux sites en France
- Une adolescente afghane remporte le prix de la paix pour les enfants
- Elu à la Maison Blanche, Trump veut se débarrasser de l'affaire Stormy Daniels
- Procès des viols de Mazan: "Société machiste et patriarcale" et "fantasme de soumission"
- La mégafusée Starship parée pour un vol test sous les yeux de Trump
- Grève peu suivie à la SNCF jeudi, la perspective d'un mouvement avant Noël s'éloigne
- Le quotidien régional Ouest-France suspend ses publications sur X
- Tarifs réglementés: de l'électricité dans l'air
- Brésil: des militaires arrêtés pour un projet présumé d'assassiner Lula en 2022
- Géorgie : nouvelle manifestation, la présidente veut l'annulation des législatives
- Les Bourses européennes terminent dans le rouge, nerveuses à cause de l'Ukraine
Afghanistan: à Spin Boldak, le recyclage de l'or en sursis
Assis à même le sol dans la chaleur suffocante d'un atelier délabré de Spin Boldak, à la frontière avec le Pakistan, des Afghans recyclent l'or des déchets électroniques des pays riches, une activité rentable mais condamnée à terme.
Sans gants ni masques de protection, armés de pinces ou à main nue, ces hommes, assis en tailleur dans leur tenue traditionnelle, le shalwar kameez, désossent de vieux téléviseurs, ordinateurs ou téléphones portables arrivés par bennes entières du Japon, de Hong Kong ou de Dubaï.
Mais, de plus en plus souvent, ces appareils n'ont plus d'or à offrir car l'électronique utilise moins, voire plus du tout, ce précieux métal en raison de son coût.
C'est un travail de fourmi dans l'un des pays les moins "numériques" au monde: seuls 18,4% des Afghans avaient accès à l'internet début 2024.
"En un mois, on récupère 150 grammes d'or", dit à l'AFP Sayed Wali Agha, patron quinquagénaire d'un atelier dans la ville frontalière grouillante de tous les commerces et trafics, où triporteurs, minibus et poids lourds brinquebalants se disputent les routes poussiéreuses.
"On vend chaque gramme 5.600 afghanis", soit 72 euros, dit-il.
- "Un travail très fatigant" -
Ce commerce a pu renaître avec le retour des talibans au pouvoir en 2021, car l'utilisation de l'acide, qui permet de séparer l'or des autres métaux, "était interdite par le précédent gouvernement", rappelle-t-il. La hausse des cours de l'or a aussi été incitative.
Mais extraire ce précieux métal - un bon conducteur thermique et électrique - des composants électroniques "prend beaucoup de temps car on n'a pas beaucoup d'équipement", poursuit M. Wali Agha.
"C'est un travail très fatigant", sans parler des émanations d'acide notamment, dit le patron dont l'un des 20 employés indique percevoir 150 euros mensuels, un revenu généralement considéré comme décent dans le pays.
Après en avoir extrait l'or, des ouvriers jettent des vieilles cartes de circuits imprimés d'ordinateurs qui forment une petite montagne, tandis que sur d'autres tas s'empilent des carcasses de portables ou de boîtiers de GPS - les autres métaux, eux, seront revendus à d'autres recycleurs.
En fin de chaîne, un ouvrier a accumulé des microgrammes d'or dans une bassine de fer blanc, et un autre le traite à l'acide.
A l'extérieur de l'atelier, une fumée jaune très toxique s'élève dans le ciel azur: l'or est débarrassé de ses impuretés.
Dans les pays riches, toutes ces opérations sont réalisées avec des technologies de pointe, rapidement, sans effort et sans danger.
Dans l'atelier voisin, Rahmatullah emploie lui aussi une vingtaine d'hommes, dans des conditions de travail tout aussi pénibles.
"Il faut (désosser) 10 téléviseurs pour trouver un gramme d'or", explique le patron de 28 ans. Comme son concurrent, il estime que le recyclage de l'or "est une bonne affaire".
Mais, ajoute-t-il, "ce métier n'a pas d'avenir".
L'or de Spin Boldak arrive à une centaine de kilomètres de là, dans les ateliers de bijoutiers en plein centre de Kandahar, la capitale provinciale. Et notamment celui de Mohammad Yaseen.
"C'est de l'or de très bonne qualité, de 24 carats", affirme le bijoutier de 34 ans, tout en fondant avec un chalumeau, sur un brasero antédiluvien, le métal précieux dans des coupelles de terre cuite.
- Des mariages en or -
Mais le marché reçoit "de moins en moins d'or de Spin Boldak", seulement "30 à 40 grammes par semaine", dit le bijoutier qui fond chaque jour 1 ou 1,2 kilo de métal jaune grâce à d'autres fournisseurs ou au rachat d'anciens bijoux.
"L'électronique japonaise contient de l'or, l'électronique chinoise n'en a pas", explique-t-il. Et "la part de l'électronique japonaise diminue de jour en jour tandis que celle de la chinoise augmente".
Alors le recyclage de Spin Boldak, qui "souffre déjà", "va s'arrêter", prédit-il lui aussi.
Dans l'un des pays les plus pauvres du monde, le commerce de ce métal précieux se porte bien, porté par des célébrations telles que les mariages, pour lesquelles même les Afghans les plus démunis s'endettent souvent pour des années.
"Plus il y a de mariages, mieux nos affaires se portent", dit Mohammad Reza, un bijoutier 36 ans, qui façonne un diadème d'or rose pour des fiançailles, derrière un minuscule établi dans son atelier.
Pour le vice-président du syndicat de l'Association des bijoutiers de Kandahar, Ahmed Shekeb Mushfiqi, "la tradition en Afghanistan est de posséder de l'or".
Dans sa boutique près du vieux bazar de Kandahar, "on a deux types de clientèle", dit l'homme de 38 ans, "les gens de la ville qui apprécient les modèles élaborés, et ceux des campagnes qui aiment les modèles plus simples".
"En cas de besoin, ils peuvent revendre leur or".
M.Carneiro--PC