- Trump monte son équipe, avec la loyauté pour principale boussole
- Droits voisins: les journaux déclenchent une pluie de procédures en justice
- Budget: les départements appellent le gouvernement à revoir sa copie
- Nouvelle taxe sur l'aérien: pilotes en grève et syndicats manifestent à Paris
- Wall Street ouvre en hausse, entre indicateurs économiques et résultats d'entreprises
- Le Brésil enquête sur l'attentat manqué contre la Cour suprême
- Ski alpin: la star américaine Lindsey Vonn annonce vouloir revenir à la compétition
- Journal d'un agriculteur: "Nous, on veut profiter de nos enfants"
- Concurrence: l'UE inflige une amende de 798 millions d'euros à Meta (Facebook)
- Tennis: "notre intersaison est trop courte", reconnaît le patron de l'ATP
- La Banque alimentaire lance sa 40e collecte annuelle
- Droits voisins: sommé par la justice, Google renonce à une expérimentation en France
- Les droits des chômeurs et des salariés seniors objets d'ultimes négociations
- Inéligibilité de Marine Le Pen: le RN attaque la justice, Darmanin aussi
- RSF porte plainte en France contre le réseau social X pour fausses informations
- La présidence de la COP29 tente de calmer le jeu avec la France
- Les flux migratoires atteignent un nouveau record en 2023, l'emploi des immigrés aussi
- Sri Lanka: le président confiant dans la victoire de son camp aux législatives
- Le Doliprane reste de loin le médicament le plus prescrit en France
- Mystère, scandales et spéculation: le bitcoin, cryptomonnaie de tous les records
- En Nouvelle-Calédonie, Larcher et Braun-Pivet plaident pour une "souveraineté partagée" dans la République
- Téléthon: Sacha, 8 ans, "super-héros" de la recherche sur la myopathie
- XV de France: Buros dans le grand bain, Jalibert écarté face aux All Blacks
- F1: le GP de Monaco assuré d'être au calendrier jusqu'en 2031
- Burberry tente un retour aux sources pour éviter la catastrophe
- Exilée, affaiblie et déchirée, l'opposition russe veut renaître avec une manifestation à Berlin
- Nouveaux records des flux migratoires et de l'emploi des immigrés en 2023, selon l'OCDE
- La France veut ouvrir une "troisième voie" pour l'IA
- Ryanair devra rembourser des coûts indus d'enregistrement en Italie
- La Bourse de Paris orientée à la hausse avant des indicateurs en Europe et aux Etats-Unis
- À Istanbul, des bains historiques font rejaillir la tradition du hammam
- En Corée du Sud, les lieux de culte pris d'assaut le jour du "suneung"
- La France utilise "tous les moyens" pour bloquer le traité UE-Mercosur, assure le ministre de l'Economie
- Liban: nouvelles frappes israéliennes au sud de Beyrouth
- Un cinquième typhon, Usagi, frappe les Philippines en moins d'un mois
- Masters ATP: Jannik Sinner, prophète (et beaucoup plus) en son pays
- Ligue des nations: les certitudes de l'Italie face aux doutes belges
- XV de France: vers une première pour Buros face à la Nouvelle-Zélande
- Le chef de l'AIEA en Iran pour tenter de régler les différends liés au nucléaire
- Le match France-Israël doit être un "anti-Amsterdam", espère le président du Crif
- Audiences: franceinfo double RTL et passe 2e, derrière France Inter
- Les cas de diabètes sont de plus en plus fréquents dans le monde
- Grève dans l'aérien: perturbations minimes, quatre vols Transavia annulés
- Bali: reprise des vols suspendus après une éruption volcanique
- Asie-Pacifique: Biden et Xi à Lima pour un sommet marqué par le retour de Trump
- NBA: Wembanyama franchit le cap des 50 points en un match
- Assurance chômage et emploi des seniors: ultimes négociations
- Foot: France-Israël, un rendez-vous à haut risque et ultra-sécurisé
- Au Gabon, derniers jours de campagne avant le référendum sur la nouvelle Constitution
- Corée du Sud: l'examen d'entrée à l'université dopé par une reforme
Un musée virtuel sur les horreurs de l'Etat islamique en Irak et Syrie
Muhammad al-Attar confie avoir été torturé dans les prisons du groupe Etat islamique (EI) à Mossoul. Son témoignage s'inscrit parmi des centaines d'autres collectés par des bénévoles syriens et irakiens dans le cadre d'un projet mémoriel, l'ISIS Prisons Museum, désormais accessible en ligne.
Ce théologien avait 37 ans lorsque des jihadistes, quelques jours après s'être emparés de la deuxième ville d'Irak, l'ont arrêté dans sa boutique de parfums parce qu'il refusait de leur prêter allégeance, dit-il. S'en sont suivi des mois de prison, durant lesquels il affirme avoir été battu et électrocuté.
Dans sa cellule collective de la prison Ahdath de Mossoul, où il croupissait avec quelque 150 autres personnes, il n'y avait parfois "rien d'autre à faire que pleurer", se souvient Muhammad al-Attar.
Mais "je ne pouvais pas supporter l'idée que de jeunes hommes me voient fondre en larmes. Ils auraient craqué", raconte-t-il. Alors le prédicateur sanglotait en secret, caché sous sa couverture.
L'Etat islamique a proclamé en 2014 un califat sur un territoire à cheval sur la Syrie et l'Irak, forçant les populations locales à se plier à son interprétation brutale de la religion.
Parmi les mesures imposées : interdiction de fumer, port obligatoire de la barbe pour les hommes et du voile, de la tête aux pieds, pour les femmes. Mais aussi exécution publique des homosexuels et amputation des mains des condamnés pour vol.
Informateurs ou "apostats" étaient envoyés dans des prisons ou centres de détention de fortune. Nombre d'entre eux n'en sont jamais revenus après la chute du califat en 2019.
L'ONU estime qu'en Irak seulement, l'EI a laissé derrière lui plus de 200 charniers qui pourraient renfermer jusqu'à 12.000 corps.
- Lieux d'horreur -
L'histoire de Muhammad al-Attar est un des plus de 500 témoignages que des dizaines de volontaires, journalistes ou militants des droits humains, ont récolté dans le cadre d'un projet d'archives en ligne, l'ISIS Prisons Museum.
Sur le site internet www.isisprisons.museum/en, ouvert en novembre, on peut lire de nombreux récits relatant la vie quotidienne dans ces lieux d'horreur. Et visiter virtuellement d'anciennes prisons jihadistes.
En parallèle, une exposition se tient jusqu'au 14 novembre au siège de l'Unesco à Paris, où des visites immersives en réalité virtuelle sont organisées.
Le journaliste syrien Amer Matar, 38 ans, est le directeur de ce musée en ligne. "L'Etat islamique a enlevé mon frère en 2013, et nous avons tenté de le retrouver par la suite", explique-t-il à l'AFP. Sans succès.
En 2017, après que les forces soutenues par les Etats-Unis ont commencé à expulser progressivement les jihadistes de Syrie et d'Irak, des membres du projet sont entrés dans d'anciennes prisons de l'EI, où ils ont trouvé de nombreux documents.
Ils ont aussi constaté que de multiples inscriptions avaient été griffonnées sur les murs : des noms de prisonniers, des paroles d'un générique de feuilleton télévisé, des exercices pour garder la forme...
"Moi aussi, j'écrivais mon nom sur les murs de la prison, car je ne savais pas si j'allais en sortir ou s'ils allaient me tuer", commente Amer Matar, qui dit avoir été détenu à deux reprises, pour sa part, dans les geôles du régime syrien pour avoir couvert des manifestations anti-gouvernement au début de la guerre civile dans son pays.
"Généralement, les détenus gravent leurs noms, des appels à l'aide ou bien des histoires racontant la mort de quelqu'un", ajoute M. Matar, désormais basé en Allemagne. Autant de "messages laissés pour le futur, pour que les gens puissent retrouver leurs proches".
- Preuves -
Le journaliste syrien, accompagné de son équipe, a donc décidé de filmer les anciennes prisons, dont certaines étaient à l'origine "des maisons, des cliniques, des édifices publics, des écoles ou des magasins", que les habitants ont rénovés après la chute de l'EI.
Avant leur réhabilitation, ils ont pu réaliser des images en 3D de 50 centres de détention et de 30 fosses communes, poursuit Amer Matar. Au total, cent prisons de l'EI ont été archivées et plus de 70.000 documents des jihadistes numérisés, dit-il.
Younes Qays, journaliste âgé de 30 ans originaire de Mossoul, était chargé de la collecte des données en Irak.
"Entendre et voir les crimes infligés à mon peuple a été très dur", assure-t-il, se disant particulièrement choqué par le récit d'une femme issue de la minorité yazidi, violée onze fois alors qu'elle était détenue par l'EI.
Le but du musée est de rassembler des informations sur ces violations des droits humains et de "les recouper", afin qu'elles puissent être utilisées devant les tribunaux, affirme Robin Yassin-Kassab, rédacteur en chef du site en anglais.
Et de lancer : "Nous voulons que les acteurs de la justice du monde entier sachent que nous existons, afin qu'ils puissent venir nous demander des preuves."
P.Queiroz--PC