- Découverte du plus grand site d'empreintes de dinosaures du Royaume-Uni
- Rome convoque l'ambassadeur d'Iran après l'arrestation d'une journaliste italienne
- Gaza: la Défense civile fait état de 11 morts dont le chef de la police dans une frappe israélienne
- Tunisie: 27 migrants d'Afrique subsaharienne morts, 83 secourus après deux naufrages
- L'armée britannique développe une horloge quantique ultra-précise
- La marée noire en Russie et Crimée continue de s'étendre
- Enquête sur d'éventuelles complicités dans l'attaque "terroriste" à la Nouvelle-Orléans
- De rares aurores boréales observées en France
- Wall Street ouvre en hausse, commence l'année avec optimisme
- Wall Street ouvre en hausse, démarre l'année avec optimisme
- A Séoul, manifestants pro et anti-Yoon s'affrontent
- Suspension de permis pour le rappeur Stormzy, pris avec un téléphone au volant
- Royaume-Uni: Elon Musk soutient un activiste d'extrême droite et cible une nouvelle fois le gouvernement
- NBA: les Knicks enchaînent, Jaden Ivey blessé au genou
- Biathlon: Lisa Vittozzi renonce à Oberhof et recule encore son retour
- Agnes Keleti, la gymnaste centenaire qui a échappé à la Shoah
- Coup d'envoi des soldes en Lorraine, avec six jours d'avance
- Forte hausse des ventes de foie gras et de saumon lors des fêtes, moins des vins
- En Norvège, 89% des voitures neuves vendues en 2024 étaient électriques
- Sabotage d'un câble en Baltique: les autorités finlandaises annoncent inspecter le pétrolier
- Le projet de loi "d'urgence" Mayotte présenté en Conseil des ministres la semaine prochaine
- ATP-Brisbane: Monfils battu par Djokovic pour la 20e fois en 20 matches
- Ski: Sarrazin n'est plus hospitalisé en réanimation et pourrait être rapatrié vendredi à Lyon
- Pour le Dakar-2025, Loeb vise une "course intelligente"
- Pour son édition 2025, un rallye Dakar "costaud" dans le désert d'Arabie
- La Bourse de Paris sans impulsion pour sa première séance de l'année
- L'Autorité palestinienne suspend la diffusion d'Al Jazeera
- Les Bourses européennes débutent l'année dans le vert
- Normandie: un haut responsable émirati rachète un prestigieux haras
- Iran: Narges Mohammadi prépare deux livres, dont un sur la détention des femmes
- ATP: Mpetshi Perricard se qualifie pour les quarts de finale à Brisbane
- Israël: l'ancien ministre de la Défense Gallant quitte le Parlement
- En Guadeloupe, les cocotiers doublement menacés
- La Nouvelle-Orléans sous le choc après l'attaque meurtrière au véhicule-bélier
- Fonderie de Bretagne: des responsables syndicaux appellent Macron à intervenir auprès de Renault
- Attaque à la Nouvelle-Orléans: le suspect est un ex-militaire "inspiré" par le groupe Etat islamique
- 2024 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée en Chine
- A Taïwan, la lutte des producteurs de kakis face au changement climatique
- "Tu dois être heureux", le graffiti qui interpelle les habitants de La Havane
- Corée du Sud: perquisition à l'aéroport de Muan, après le crash d'un Boeing de Jeju Air
- Le président sud-coréen déchu résiste à son arrestation
- Un Tesla Cybertruck explose devant un hôtel Trump à Las Vegas, un mort
- Un homme ivre tue 10 personnes au Monténégro et se suicide
- Au moins 10 personnes abattues au Monténégro, le suspect en fuite
- L'Amazonie brésilienne a connu en 2024 un nombre d'incendies record en 17 ans
- "Une zone de guerre": les témoins de l'attaque à la Nouvelle-Orléans sous le choc
- Angleterre: Arsenal s'impose et suit le rythme de Liverpool
- Décès de Jocelyne Wildenstein, figure de la jet-set, surnommée la "femme chat"
- Syrie: à Douma, des manifestants veulent des réponses sur des militants disparus
- Dans le sud de Mayotte moins dévasté, un Nouvel An en demi-teinte
Un musée virtuel sur les horreurs de l'Etat islamique en Irak et Syrie
Muhammad al-Attar confie avoir été torturé dans les prisons du groupe Etat islamique (EI) à Mossoul. Son témoignage s'inscrit parmi des centaines d'autres collectés par des bénévoles syriens et irakiens dans le cadre d'un projet mémoriel, l'ISIS Prisons Museum, désormais accessible en ligne.
Ce théologien avait 37 ans lorsque des jihadistes, quelques jours après s'être emparés de la deuxième ville d'Irak, l'ont arrêté dans sa boutique de parfums parce qu'il refusait de leur prêter allégeance, dit-il. S'en sont suivi des mois de prison, durant lesquels il affirme avoir été battu et électrocuté.
Dans sa cellule collective de la prison Ahdath de Mossoul, où il croupissait avec quelque 150 autres personnes, il n'y avait parfois "rien d'autre à faire que pleurer", se souvient Muhammad al-Attar.
Mais "je ne pouvais pas supporter l'idée que de jeunes hommes me voient fondre en larmes. Ils auraient craqué", raconte-t-il. Alors le prédicateur sanglotait en secret, caché sous sa couverture.
L'Etat islamique a proclamé en 2014 un califat sur un territoire à cheval sur la Syrie et l'Irak, forçant les populations locales à se plier à son interprétation brutale de la religion.
Parmi les mesures imposées : interdiction de fumer, port obligatoire de la barbe pour les hommes et du voile, de la tête aux pieds, pour les femmes. Mais aussi exécution publique des homosexuels et amputation des mains des condamnés pour vol.
Informateurs ou "apostats" étaient envoyés dans des prisons ou centres de détention de fortune. Nombre d'entre eux n'en sont jamais revenus après la chute du califat en 2019.
L'ONU estime qu'en Irak seulement, l'EI a laissé derrière lui plus de 200 charniers qui pourraient renfermer jusqu'à 12.000 corps.
- Lieux d'horreur -
L'histoire de Muhammad al-Attar est un des plus de 500 témoignages que des dizaines de volontaires, journalistes ou militants des droits humains, ont récolté dans le cadre d'un projet d'archives en ligne, l'ISIS Prisons Museum.
Sur le site internet www.isisprisons.museum/en, ouvert en novembre, on peut lire de nombreux récits relatant la vie quotidienne dans ces lieux d'horreur. Et visiter virtuellement d'anciennes prisons jihadistes.
En parallèle, une exposition se tient jusqu'au 14 novembre au siège de l'Unesco à Paris, où des visites immersives en réalité virtuelle sont organisées.
Le journaliste syrien Amer Matar, 38 ans, est le directeur de ce musée en ligne. "L'Etat islamique a enlevé mon frère en 2013, et nous avons tenté de le retrouver par la suite", explique-t-il à l'AFP. Sans succès.
En 2017, après que les forces soutenues par les Etats-Unis ont commencé à expulser progressivement les jihadistes de Syrie et d'Irak, des membres du projet sont entrés dans d'anciennes prisons de l'EI, où ils ont trouvé de nombreux documents.
Ils ont aussi constaté que de multiples inscriptions avaient été griffonnées sur les murs : des noms de prisonniers, des paroles d'un générique de feuilleton télévisé, des exercices pour garder la forme...
"Moi aussi, j'écrivais mon nom sur les murs de la prison, car je ne savais pas si j'allais en sortir ou s'ils allaient me tuer", commente Amer Matar, qui dit avoir été détenu à deux reprises, pour sa part, dans les geôles du régime syrien pour avoir couvert des manifestations anti-gouvernement au début de la guerre civile dans son pays.
"Généralement, les détenus gravent leurs noms, des appels à l'aide ou bien des histoires racontant la mort de quelqu'un", ajoute M. Matar, désormais basé en Allemagne. Autant de "messages laissés pour le futur, pour que les gens puissent retrouver leurs proches".
- Preuves -
Le journaliste syrien, accompagné de son équipe, a donc décidé de filmer les anciennes prisons, dont certaines étaient à l'origine "des maisons, des cliniques, des édifices publics, des écoles ou des magasins", que les habitants ont rénovés après la chute de l'EI.
Avant leur réhabilitation, ils ont pu réaliser des images en 3D de 50 centres de détention et de 30 fosses communes, poursuit Amer Matar. Au total, cent prisons de l'EI ont été archivées et plus de 70.000 documents des jihadistes numérisés, dit-il.
Younes Qays, journaliste âgé de 30 ans originaire de Mossoul, était chargé de la collecte des données en Irak.
"Entendre et voir les crimes infligés à mon peuple a été très dur", assure-t-il, se disant particulièrement choqué par le récit d'une femme issue de la minorité yazidi, violée onze fois alors qu'elle était détenue par l'EI.
Le but du musée est de rassembler des informations sur ces violations des droits humains et de "les recouper", afin qu'elles puissent être utilisées devant les tribunaux, affirme Robin Yassin-Kassab, rédacteur en chef du site en anglais.
Et de lancer : "Nous voulons que les acteurs de la justice du monde entier sachent que nous existons, afin qu'ils puissent venir nous demander des preuves."
P.Queiroz--PC