- L'ouragan Milton se renforce en catégorie 4, menace le Mexique et la Floride
- Macron et Lam veulent renforcer la relation franco-vietnamienne
- Wall Street ouvre en baisse, les données sur l'inflation en ligne de mire
- Un an après le 7-Octobre, des dirigeants redisent leur "horreur", d'autres accusent Israël
- Equipe de France: Des Bleus en quête de leaders sans Mbappé ni Griezmann
- COP16: Alex Lucitante, une voix indigène et de "résistance" pour la nature
- Mexique: le maire d'une grande ville du sud assassiné et décapité
- Nouvelle-Calédonie: 6.000 emplois perdus depuis le début des troubles
- Le métro de Tokyo prépare son entrée en Bourse, la plus grosse au Japon depuis 2018
- Atos: le rachat des activités stratégiques par l'Etat reporté
- L'ex-impératrice du Japon, Michiko, va subir un examen médical après une chute
- Le président des Maldives en visite d'Etat en Inde pour relancer la coopération bilatérale
- Alsace: opération escargot des routiers contre un projet de taxe poids lourds
- Le budget français sera "pleinement" inscrit dans les règles européennes, assure le ministre des Finances
- WTA: Coco Gauff, titrée à Pékin, réintègre le Top 5
- Rachat des activités stratégiques d'Atos: pas d'accord avec l'Etat, prolongation des discussions
- Le gouvernement japonais admet avoir retouché des photos de tenues "négligées"
- Birmanie: un proche d'Aung San Suu Kyi et pilier de l'opposition meurt d'une leucémie
- Pakistan: deux Chinois tués lors d'une attaque revendiquée par un groupe séparatiste
- Masters 1000 de Shanghai: Fritz bat le Français Atmane, en 48 heures
- La lutte d'influence entre Amazon et libraires plus vive que jamais
- Météo: Lozère, Ardèche et Gard en vigilance orange pluie-inondation à partir de 22H00
- Malgré l'assèchement du Grand Lac Salé, l'Utah pardonne le climatoscepticisme de Trump
- Russie: verdict attendu pour un Américain de 72 ans accusé de "mercenariat"
- La médecine donne le coup d'envoi des Nobel, les traitements du cancer et des maladies cardiovasculaires en vue
- Brésil: le camp Bolsonaro prend l'avantage au 1er tour des Municipales
- Israël marque le premier anniversaire de l'attaque surprise du Hamas
- "Plein de mensonges", "incompétente", Trump et Harris renforcent leurs attaques
- Top 14 : Urdapilleta et Clermont arrachent la victoire sur Toulon
- L1: le PSG perd la tête, Reims se rapproche du podium
- Ligue 1: Accroché à Nice 1-1, Paris abandonne la tête à Monaco
- Israël: bougies, prières et musique pour commémorer l'attaque du 7 octobre
- Municipales au Brésil: fermeture des bureaux de vote, suspense à Sao Paulo
- Encore marquée par le passage d'Hélène, la Floride se prépare à un nouvel ouragan
- La Floride se prépare à un nouvel ouragan
- A Londres et Paris des milliers de personnes pour "ne pas oublier" les victimes du 7-Octobre
- Allemagne: le Bayern accroché 3-3 à Francfort, trois Français buteurs
- Angleterre: le podium s'éloigne un peu pour Chelsea et Aston Villa
- Macron à Netanyahu: "Solidarité" avec Israël mais le "temps du cessez-le-feu est venu"
- Paris-Tours: Laporte rallume la lumière
- Espagne: le Barça se relance face à Alavés avec un triplé de Lewandowski
- La sonde Hera bientôt en route pour étudier un astéroïde dévié par la Nasa
- La jument anglaise Bluestocking remporte le 103e Prix de l'Arc de Triomphe
- Thaïlande: au moins 3 morts dans la crue d'une rivière
- Cyclisme: Mathieu van der Poel sacré champion du monde de gravel
- Pour des médecins de guerre au Liban, un terrible air de déjà-vu
- Trump bat le pavé, blitz médiatique pour Harris
- Masters 1000 de Shanghai: Alcaraz et Sinner passent en 8e
- Au Liban, écoles transformées en abris et année scolaire en question
- Taxe électricité: Agnès Pannier-Runacher s'inquiète du "risque" d'aller trop loin
Dans les milongas de Buenos Aires, la crise se danse, comme toujours
Comme un pas (de tango) "latéral", ou de "salida" (sortie), une façon d'esquiver le présent... Dans les milongas (bar ou local dansant) de Buenos Aires, on danse malgré, ou à cause, de l'inflation qui désespère les Porteños. Une crise dont le tango, somme toute, s'est toujours nourri.
Beaucoup ont fermé, mais elle, défiante, s'est ouverte l'an dernier alors que l'inflation atteignait les 95%, dans le quartier classe moyenne de Parque Chacabuco: la petite milonga, 20-25 m2, ses tables faites de portes sur deux tréteaux, son sol en carreaux fatigués, accueille deux ou trois soirs par semaine une dizaine de couples pour 400 pesos l'entrée (près d'1 dollar au taux officiel), pour danser au son d'un accordéon et d'un piano.
De la musique live : presque un luxe, quand nombre de milongas ont dû renoncer à contracter des musiciens ou danseurs. "Organiser des milongas n'est pas rentable, un grand nombre ont fermé à cause de la crise", explique à l'AFP Ana Bocutti, vice-présidente de l'Association des organisateurs de milongas.
"Le milonguero, s'il peut, il sort (danser) tous les soirs, mais quand le pouvoir d'achat se resserre, c'est plus facile de remplir les petites milongas" abordables, explique-t-elle. "S'il veut continuer à venir, le milonguero fait attention à ses sous".
- Une "connexion", un "besoin" -
D'ailleurs au "Nuevo Gricel", local où Ana Bocutti organise de temps à autre une milonga, la piste accueille jusqu'à 200 couples, mais tous loin s'en faut, ne payent pas les 2.000 pesos (5 dollars au taux officiel) l'entrée. Beaucoup, au titre d'habitués, payent la moitié, d'autres entrent gratis "pour garder une ambiance vivante".
Moyennant quoi la capitale argentine continue de proposer une trentaine de milongas en moyenne tous les soirs de la semaine, des luxueuses aux informelles, des traditionnelles aux queers, pour tous les styles, toutes les bourses.
Et pour les plus petites bourses encore, il y a la milonga "open", telle "La otra" (l'autre) sous les platanes et gommiers de la place du Parlement. Une milonga "à la gorra" (au chapeau), où quiconque peut venir danser, encadré par un ou deux danseurs confirmés. Sous les yeux de SDF, qui campent à deux pas.
"On est là pour offrir un espace libre, inclusif, où danser le tango sans que ce soit une dépense. On fait passer un chapeau, les gens mettent ce qu'ils veulent, ce qu'ils peuvent", explique Valentin Rivetti, tanguero de 24 ans, "taxi-dancer" (loué à l'heure en milonga) à ses heures, et qui arrondit ici ses fins de mois. Avec, parfois un joli pourboire laissé par un touriste étranger.
"Les milongas survivent parce que c'est un besoin. Des crises, il y en a eu et il y en aura toujours", médite Nicolas di Lorenzo, pianiste du duo qui gère et anime "La tierra".
"On vient ressentir une étreinte, une connexion avec soi et les autres. La milonga, "c'est un investissement pour le coeur et l'esprit", s'enthousiasme Andrea Censabella, trentenaire habituée du lieu.
- De toujours, le tango "social" -
Et puis, la crise, le désespoir des déçus de l'Eldorado argentin n'ont-ils pas formé le terreau initial du tango au tournant des 19e-20e siècle, avant que Carlos Gardel ne lui donne un lustre international et que la danse n'entre "dans les salons" ?
"Quand tu n'as plus la foi / Ni même l'herbe (à infusion de maté) d'hier, recyclée au soleil / Quand tes chaussures se déchirent / A force de chercher ce sou / Qui te fera bouffer / L'indifférence du monde / Qui est sourd et muet...", chante "Yira, yira" ("Erre, erre", en argot porteño) célèbre tango de 1929 de Enrique Santos Discépolo (1901-1951), auteur majeur d'une veine de "tangos sociaux". Et auquel on doit une définition du tango : "une pensée triste qui se danse".
Dans ses paroles "le tango a toujours reflété les crises et la souffrance de la classe ouvrière", opine l'historien spécialiste de l'histoire argentine, Felipe Pigna. Même si évidemment le genre fait aussi une large part aux thèmes du coeur, aux amours brisées.
"A chaque crise, les tangos sociaux de Discepolo se voient actualisés. On écoute des tangos vieux de quasiment 100 ans, et malheureusement ils sont toujours d'actualité", remarque l'historien.
L.Henrique--PC