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Silence ému et applaudissements aux passage du cercueil de la reine
Des heures d'attente pour être là, applaudir, se recueillir: plusieurs milliers de personnes ont salué la mémoire de la reine Elizabeth II en se recueillant à l'arrivée de son cercueil à Edimbourg.
Sur leur téléphone, les plus chanceux épargnés par la saturation du réseau mobile suivent en direct la progression du convoi jusqu'à Holyroodhouse, palais officiel de la monarchie dans la capitale écossaise, après un voyage de six heures et près de 300 kilomètres.
Pour tuer le temps, envoyer aux amis la photo souvenir des policiers et tireur d'élite juché sur le toit du Parlement local remporte un certain succès.
A mesure qu'approche le moment fatidique, discussions et rires s'estompent. "Les portes sont ouvertes", entend-on dans la foule, "elle a passé Saint-Gilles" quelques centaines de mètres plus haut, "je le vois !" A bout de bras, les téléphones portables se lèvent.
Puis une salve d'applaudissements, retenus, émus. "Voilà", conclut un homme. Le convoi est passé. Certains se réconfortent.
- "Un membre de la famille" -
Le cercueil passera la nuit au palais d'Holyroodhouse et reposera ensuite pendant 24 heures à la cathédrale Saint-Gilles où la population pourra se recueillir devant lui. Mardi soir, le cercueil de la reine sera transporté par avion à Londres, avant les funérailles le 19 septembre.
Être là pour son passage est "une manière d'accepter que c'est la fin d'une ère", explique Rob Parsons, 28 ans, venu de York (nord de l'Angleterre) avec sa compagne. "Je pense que c'est important que nous, jeunes, on vienne lui dire au revoir", poursuit-il, opposant téléphones, réseaux sociaux et la monarchie et son cérémonial millénaire.
"La voir passer, devant nous" constitue une forme d'apaisement pour sa compagne Lucy Hampshire. "Elle était constamment dans nos vies, notre monnaie, nos timbres, partout, elle était un membre de la famille qu'on ne rencontrait jamais".
Certains étaient là depuis la matinée, à l'instar de Lindsay Lewis, employée du service public de santé de 51 ans, installée sur un fauteuil de camping pliant vert.
Venue du nord de l'Angleterre avec son mari, elle a pris les devants dès la fin de la matinée pour "avoir une bonne place" en patientant dans un "sentiment de solennité".
- "La meilleure place" -
"C'est l'Histoire, l'Histoire qui s'écrit", explique en kilt et uniforme Stuart Mckay, 66 ans, ancien soldat de la cavalerie de la reine.
"On a vécu si longtemps avec la reine, 70 ans... C'est la seule monarque qu'on ait connue, c'est mon devoir de lui dire au revoir", souligne l'ex-militaire, habitué des événements d'Etat.
"On a vu la reine tant de fois", se souvient-il, "on était privilégiés, on n'avait pas à faire la queue". "Il y a beaucoup plus de monde plus haut dans la rue, mais on a la meilleure place" ici, se félicite-t-il.
A Balmoral, l'une des résidences préférées d'Elizabeth II, le cercueil a d'abord quitté la salle de bal du château, où la monarque reposait, porté jusqu'au corbillard par six garde-chasses du domaine.
Dès que la nouvelle de la mort de la souveraine, immensément aimée dans son pays, est tombée jeudi, des habitants de la région étaient venus lui rendre hommage. Ils ont été rejoints par d'autres venus de toute l'Ecosse et d'ailleurs.
Dans le village de Ballater, premier traversé par le cortège, des centaines de personnes avaient pris place le long de la rue principale, beaucoup vêtues de noir. Membres du clergé, certains inclinés au passage du cercueil, et autorités locales en habits traditionnels écossais ont pris place devant l'église pour saluer leur illustre voisine.
P.Queiroz--PC